« Aucune information » sur le troisième lien
Le ministère de l’environnement attend l’avis de projet
Le temps presse pour le projet de tunnel Québec-lévis : moins d’un an et demi avant le début prévu des travaux, le ministère de l’environnement ne détient toujours aucune information particulière sur son tracé et ne peut commencer ses études.
« L’avis de projet ne nous a pas été transmis à ce jour », a confirmé le ministère dans un document présenté aux parlementaires dans le cadre de l’étude des crédits budgétaires du gouvernement.
Le parti libéral sonne l’alarme : « Qu’est-ce que je dois en comprendre ? Est-ce qu’on est en train de contourner le ministère de l’environnement ? » a laissé tomber la députée Isabelle Melançon. Elle présente le problème ainsi : le gouvernement Legault veut impérativement commencer les travaux avant les élections générales d’octobre 2022.
PAS DE CACHOTTERIES
Cet échéancier a été confirmé mardi par le ministre des Transports François Bonnardel. Mais il s’agit d’un mégaprojet, qui traversera le fleuve Saint-laurent. Il doit être analysé par le ministère de l’environnement et le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Ces études peuvent prendre du temps.
Le ministre de l’environnement Benoit Charette a rétorqué « qu’aucune étape ne sera court-circuitée » et qu’il n’y aura pas de « cachotterie ». Mais peu importe les résultats du BAPE, les travaux auront lieu.
« Le BAPE aura toute la latitude qu’on lui reconnaît. Mais on s’est aussi engagé à ce que les travaux débutent avant la fin du premier mandat » a-t-il laissé tomber. Il a ajouté que le « troisième lien va favoriser le transport collectif » et que le calendrier sera connu dans les prochaines semaines.
TALONNÉ PAR L’OPPOSITION
La députée Melançon n’a pas été convaincue. « Il est question de faire un tunnel sous le Saint-laurent. On ne parle pas de creuser un demi-sous-sol dans Verdun », a-t-elle dit.
Le gouvernement Legault se fait talonner par les partis d’opposition sur ce projet d’infrastructure, une promesse électorale phare de la CAQ dans la région de Québec, mais qui suscite la grogne chez les environnementalistes.
La veille, le ministre François Bonnardel a refusé qu’ils posent des questions au haut-fonctionnaire responsable du bureau du projet. Le PQ et le PLQ ont dénoncé ce manque de transparence.