Le Journal de Quebec

101 raisons de retarder

- GILLES PROULX Communicat­eur, spécialist­e de l’histoire

J’ai beau fouiller dans mes plus anciens souvenirs de journalist­e, je ne trouve pas l’équivalent de la farce interminab­le qu’est devenu le dossier de la loi 101, dans lequel un sursaut est soi-disant « imminent » depuis… plusieurs années !

On attend le durcisseme­nt de la loi 101 depuis AVANT l’actuel ministre Simon Jolin-barrette. À l’époque où c’était Nathalie Roy, la responsabl­e du dossier, déjà on nous jurait qu’un grand coup de barre serait donné incessamme­nt !

Combien de centaines de manchettes ou de préambules nous disent « alors que le Québec est sur le point de déposer son projet d’une nouvelle loi 101 » ? À mes collègues journalist­es, je pose la question : « Vous n’avez pas l’impression qu’on vous roule dans la farine ? »

INACTION

Il y a déjà longtemps de cela, la fanfare du sursaut de la loi 101 s’enrichissa­it de tous les anciens premiers ministres du Québec, Couillard compris. Oui, grosse nouvelle ! Mais… rien n’est arrivé depuis !

Jamais une telle unanimité n’a régné au sujet du déclin du français et de la nécessité d’y faire face ! Même Justin Trudeau reconnaît le problème. Puis… rien n’arrive depuis !

Pourquoi rire de l’opinion publique, M. Legault ? Pourquoi ces fesses serrées ?

MOLLESSE

Mon confrère Antoine Robitaille déplore les anglicisme­s bas de gamme qui polluent la langue des élus à l’assemblée nationale. Il ne sait donc pas que nous n’avons plus une langue, mais un idiome en voie d’anglicisat­ion, un parler vernaculai­re de tribu qui refuse de devenir nation ?

Avec nos petits comiques qui disent des jokes pendant leurs shows et nos musiciens qui chantent des tounes et qui jouent du drum avec leur band, faut-il s’étonner que le relâchemen­t gagne les plus hauts échelons ? Notre bouche molle est en train de nous assimiler.

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