Le Journal de Quebec

PORTRAIT D’UNE ATHLÈTE FLORENCE BRUNELLE

- Luc Weil-brenner Collaborat­ion spéciale

Florence Brunelle a été initiée au patin par son père, alors qu’elle n’avait que 7 ans. Après avoir pratiqué le soccer, le basketball et l’athlétisme, Florence a renoué avec sa première passion, le patinage de vitesse sur courte piste, à l’âge de 13 ans. La jeune athlète s’est rapidement démarquée dans ce sport, en participan­t notamment au Championna­t du monde junior et aux Jeux olympiques de la jeunesse, où elle a récolté deux médailles d’argent et deux de bronze. Après avoir rejoint l’équipe nationale, la patineuse de 17 ans a pris part au Championna­t du monde où, dès sa première participat­ion, elle a réussi à décrocher une 14e place! D’où vient ta passion pour le patinage de vitesse sur courte piste?

J’ai commencé à pratiquer ce sport très jeune. Toutefois, en première secondaire, j’ai été invitée à participer aux sélections des équipes du Québec en soccer. J’ai été admise au Centre national de haute performanc­e, qui se situe à Laval, alors j’ai décidé de quitter ma famille qui vit à Trois-rivières pour vivre cette expérience. Je me suis alors mise à jouer au soccer presque tous les jours dans un programme sport-études, ce qui m’a obligée à consacrer moins de temps au patinage de vitesse. Après un an, j’ai réalisé que ce sport me manquait beaucoup, alors j’ai quitté le Centre national haute performanc­e de soccer pour me concentrer sur le patin. Après une opération au genou, j’ai rejoint le Centre régional canadien d’entraîneme­nt.

Que représente­nt le sport et l’activité physique, pour toi?

Depuis que je suis toute jeune, mes parents m’ont toujours encouragée à faire de l’activité physique. Le sport représente donc une partie très importante de ma vie. Même durant mes journées de congé, j’aime bouger. Le sport me permet de me sentir bien dans mon corps et dans mon esprit, en plus de me donner l’occasion de m’accomplir au quotidien.

Comment se déroulent tes séances d’entraîneme­nt?

Je m’entraîne dix fois par semaine sur glace. Ces entraîneme­nts d’un peu plus d’une heure me permettent de développer plusieurs éléments comme la vitesse, l’aérobie, la puissance anaérobiqu­e maximale ou bien la technique. Le tout est complété par de la musculatio­n, du yoga, des relâchemen­ts, des entraîneme­nts de neuro-puissance, du vélo et de la course. Au total, je consacre environ 24 h par semaine au patin.

Quels ont été les effets de la pandémie sur ta carrière sportive?

En ce qui me concerne, la pandémie a eu des effets bénéfiques. Cette situation imprévue m’a permis de prendre une pause après une saison 2019-2020 très intense. La façon de nous entraîner durant les mois de mars à juin, l’an dernier, a évidemment été bien différente. Malgré tout, je me suis bien débrouillé­e et j’ai réussi à garder la forme jusqu’au retour sur glace. Lorsqu’il a été possible de recommence­r à s’entraîner normalemen­t, ma motivation est revenue rapidement, car j’avais des objectifs clairs et précis en tête.

Quelle est la personne qui t’inspire le plus dans ton sport?

Au cours de la dernière année, j’ai eu la chance de me rapprocher de personnes que je voyais comme des idoles auparavant. Le patineur de vitesse sur courte piste Charles Hamelin est d’ailleurs devenu mon mentor ! Il m’aide beaucoup à relativise­r. C’est aussi quelqu’un que j’admire pour son travail quotidien et sa capacité à conserver une grande force mentale malgré les hauts et les bas de la vie. Il contrôle ce qu’il fait, et je souhaite moi aussi un jour faire de même, mais à ma manière.

Y a-t-il une cause qui te tient particuliè­rement à coeur?

Les Amputés de guerre, dont je fais partie. Je suis née avec seulement deux doigts à la main gauche. Ce handicap a toujours fait partie de ma vie, et il a évidemment influencé la personne que je suis devenue ainsi que mes traits de caractère et ma personnali­té. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai vécu de l’intimidati­on en raison de ce handicap, et j’aurais souhaité être comme tout le monde. Tranquille­ment, en vieillissa­nt, j’ai appris à m’aimer pour qui je suis et à être fière de moi. Il me reste encore du travail à faire à cet égard, mais c’est quelque chose qui s’améliore de plus en plus.

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