Le Journal de Quebec

CE N’EST QUE PARTIE REMISE

Sans surprise, le Grand Prix du Canada est annulé pour une deuxième année consécutiv­e

- Louis Butcher l ∫ Lbutcherjd­m c louis. butcher @quebecorme­dia.com

L’annulation du Grand Prix du Canada en 2021 n’était qu’une formalité. Elle a été confirmée hier lors d’une conférence de presse à laquelle ont participé les divers paliers de gouverneme­nt et bailleurs de fonds impliqués dans le dossier.

Le Journal avait évoqué à plus d’une reprise au cours du dernier mois que la tenue de l’événement sportif le plus important au pays était devenue impossible.

Si le cirque de la Formule 1 ne fera pas escale à Montréal pour une deuxième année consécutiv­e en raison de la pandémie, l’avenir du Grand Prix à long terme est néanmoins assuré.

Non seulement il aura lieu l’an prochain, mais la perte de ces deux années d’absence sera compensée par une prolongati­on de l’entente qui est maintenant valide jusqu’en 2031.

UN GESTE MALADROIT

« Le Grand Prix génère des retombées économique­s importante­s et il fallait s’assurer de son retour en 2022 et de sa pérennité à long terme », a indiqué Pierre Fitzgibbon.

En début de semaine, le ministre québécois de l’économie et de l’innovation avait indiqué « qu’une annonce sur le Grand Prix était imminente et qu’il était optimiste pour la suite des choses. »

Cette déclaratio­n, plutôt maladroite de sa part, avait laissé place à toutes sortes d’interpréta­tion dont celle de laisser croire que la course pourrait avoir lieu à huis clos à la date prévue du 13 juin. Il n’en est rien. Avec ou sans spectateur­s sur le site, la course ne pouvait être organisée pour des raisons sanitaires.

L’optimiste de Fitzgibbon était plutôt lié au fait que son gouverneme­nt et ses alliés souhaitaie­nt ajouter deux ans de plus à l’entente. À cet égard, c’est mission accomplie.

UN PRIX À PAYER

Cette prolongati­on a toutefois un prix. Les divers partenaire­s acceptent de payer 25 et 26 millions de dollars respective­ment pour les deux années (2030 et 2031) supplément­aires qui n’étaient pas prévues au contrat initial.

De plus, les gouverneme­nts du Canada et de Québec s’engagent à investir jusqu’à 5,5 millions pour la promotion auprès des amateurs de F1 à travers le monde. De 2015 à 2029, les frais de présentati­on du Grand Prix du Canada exigés par la F1 totalisent en moyenne de 19 millions de dollars par année.

Notons que ces montants, à même les fonds publics, n’ont pas été versés à la F1 en 2020 et 2021 parce que la course n’a évidemment pas été présentée.

« C’est certain qu’on aurait souhaité que le Grand Prix puisse se dérouler cette année, a renchéri la mairesse de Montréal, Valérie Plante, également participan­te à la visioconfé­rence. Mais, la bonne nouvelle, c’est que Montréal ne perdra pas ses deux courses de 2020 et 2021. »

LE TEMPS PRESSAIT…

« Plus le temps avançait, plus il aurait été difficile de respecter les échéancier­s », a reconnu François Dumontier. Le promoteur du Grand Prix du Canada avoue que la meilleure décision à prendre était d’annuler la course.

« Bien que rien ne soit impossible dans la vie, le circuit Gilles-villeneuve n’est pas une piste permanente, explique-t-il, et il exige de longs préparatif­s avant la présentati­on de la course. Ça devenait de plus en plus exigeant de répondre aux demandes de la F1. »

Dès que les instances gouverneme­ntales ont confirmé l’annulation du Grand Prix du Canada, les autorités de la F1 ont annoncé, par voie de communiqué, que la case horaire du 13 juin était maintenant comblée par la Turquie.

Ce pays, qui a perdu son épreuve en 2011, est réapparu au sein du calendrier de la F1 l’an dernier en remplaceme­nt d’une autre course qui a dû être annulée en raison de la COVID-19.

C’est d’ailleurs sur le tracé d’instanbul que le Québécois Lance Stroll a inscrit, en 2020, la première pole position de sa carrière.

Le Canada est la deuxième nation après la Chine à perdre officielle­ment son Grand Prix cette année.

LATIFI DÉÇU

Depuis 2020, deux pilotes canadiens sont engagés à temps plein en F1. Du jamais vu dans l’histoire de la discipline-reine du sport automobile.

Mais Stroll et Nicholas Latifi seront privés de leur Grand Prix national pour une deuxième année consécutiv­e.

« C’est décevant de ne pouvoir courir devant mon public, a indiqué Latifi, qui devra patienter en 2022 pour disputer une première course au circuit Gilles-villeneuve. Ça fait deux ans que je suis en F1 et deux ans que le Grand Prix du Canada est annulé.

« C’est dommage, a-t-il affirmé sur son compte Twitter, car je suis né à Montréal et plusieurs membres de ma famille vivent là-bas ainsi que de nombreux amis. »

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PHOTO D’ARCHIVES MARTIN CHEVALIER Lance Stroll au volant de son ancien bolide de l’écurie Racing Point sur le circuit Gilles-villeneuve en 2019. Il faudra attendre en 2022 pour le voir assis dans sa voiture de l’équipe Aston Martin.
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