Du jamais vu depuis 1967
Jamais dans l’histoire, le Canada a été privé de son Grand Prix deux années de suite depuis la première visite du cirque de la Formule 1 au circuit de Mosport, en Ontario, en 1967.
Comme l’an dernier, en raison de la pandémie, l’événement touristique le plus important au pays n’aura pas lieu à la mi-juin au circuit Gilles-villeneuve, a-t-on annoncé hier.
La course avait été rayée du calendrier en quatre occasions avant de subir le même sort cette année.
D’abord en 1975, une mésentente entre le propriétaire du circuit et les écuries de la F1 (regroupées au sein d’un organisme nommé FOCA et dirigé par un certain… Bernie Ecclestone) a entraîné une première annulation.
À MONTRÉAL EN 1978
Jugée trop dangereuse et ne respectant pas les critères de sécurité imposés à l’époque, la piste de Mosport vivait déjà sur du temps emprunté. Ainsi, après avoir renoué avec la F1 en 1976, elle s’est fait damer le pion par Montréal deux ans plus tard.
En 1987, la guerre épique que se livrent les Brasseries Molson et Labatt mène à une autre annulation du Grand Prix du Canada, cette fois au circuit qui porte le nom de Gilles Villeneuve, vainqueur de la course inaugurale à l’île Notre-dame en 1978.
LA PAIX JUSQU’EN 2031
Cette trêve ne durera qu’un an, puisque la F1 revient dès 1988. Mais, 11 ans plus tard, face aux demandes excessives d’un Ecclestone encore plus gourmand, les amateurs sont encore tenus en otage.
Fort heureusement, cette interruption ne sera que passagère en 2009.
Dès l’année suivante, la F1 renoue avec Montréal, et ce, pour de bon. Avec, au passage, une nouvelle entente qui assure la tenue de la course jusqu’en 2031 (deux années de plus ont été ajoutées au contrat actuel), selon ce qui a été annoncé hier en conférence de presse.
UNE AUTRE ÉPOQUE
Les temps ont bien changé depuis que l’entreprise américaine Liberty Media s’est portée acquéreur de la
F1 en août 2017. Pandémie ou pas, on peut se demander si, sous le règne de l’intraitable Ecclestone, deux annulations de suite du Grand Prix du Canada auraient été acceptées.
« On est dans un autre monde, a fait valoir le promoteur François Dumontier. Il est question ici de deux styles de gestion complètement différents. »
Mais il convient de mentionner que d’autres pays paient des montants faramineux pour accueillir la F1 sur leur territoire. Et la demande est sans cesse grandissante.
« Tout ce que je peux dire, c’est qu’on a une bonne entente », de prétendre Dumontier. »