Le Journal de Quebec

« Mes sentiments sont partagés »

Un promoteur déçu... mais résigné

- LOUIS BUTCHER

La décision a été prise à la fin de la semaine dernière, mais n’a été annoncée publiqueme­nt qu’hier matin.

L’annulation du Grand Prix du Canada de Formule 1 était inévitable dans le contexte de la pandémie.

Après s’être renvoyé la balle au cours des dernières semaines, les divers paliers de gouverneme­nt ont confirmé la nouvelle lors d’une conférence de presse conjointe tenue hier en mode virtuel.

« DÉÇU POUR MON ÉQUIPE »

« Mes sentiments sont partagés, a raconté François Dumontier, en entrevue au Journal de Montréal. Entre l’émotion de cette annulation et de l’assurance que l’entente sera prolongée de deux ans.

« Je suis déçu pour mon équipe, pour les nombreux bénévoles et tous les intervenan­ts qui contribuen­t au succès de l’événement », a poursuivi le promoteur du Grand Prix du Canada.

Contrairem­ent à certaines rumeurs qui ont circulé (et alimentées par le premier ministre du Québec François Legault), l’avenir du Grand Prix du Canada n’a jamais été menacé. La COVID-19 est une force majeure pour justifier son annulation. L’aspect financier n’était donc pas un enjeu.

En fait, sans pandémie, le Grand Prix aurait été disputé l’an dernier et le cirque de la F1 se serait installé à Montréal dans six semaines.

DE RETOUR L’AN PROCHAIN

« Je ne suis pas partie prenante du contrat qui lie la F1 et les bailleurs de fonds, a souligné Dumontier. Je ne suis pas en mesure de vous dire si, comme certains l’ont prétendu, que la course était en péril si elle n’était pas présentée pendant deux années. »

Dumontier est catégoriqu­e. Une course à huis clos a bel et bien été envisagée, mais il aurait fallu une entente pour couvrir les frais d’opération et de préparatio­n que doit assumer un promoteur.

Or, sans ventes de billets, sa principale source de revenus, l’opération n’était évidemment pas rentable.

« Je ne pouvais pas ouvrir une salle et l’éclairer sans avoir personne pour l’occuper, a-t-il imagé. C’était impossible de le faire sans la présence de spectateur­s. »

UNE ESCALE IMPORTANTE

Montréal est un incontourn­able pour la F1, a rappelé Dumontier. Non sans raison.

« C’est le plus vieux Grand Prix à l’extérieur de l’europe, a-t-il mentionné. Et l’entreprise Liberty Media, propriétai­re de la F1 et établie aux États-unis, tient beaucoup au marché nord-américain et à Montréal. D’autres villes dans le monde sont prêtes à payer plus cher pour obtenir les droits de présenter une course. »

Malgré cet autre forfait, Dumontier entend bien rester en poste. Et, dit-il, son entreprise, le Groupe de course Octane, bien qu’ébranlée, survivra elle aussi à la pandémie. En espérant que les amateurs pourront renouer avec la F1 en 2022 et, surtout, dans des conditions normales.

« On a de belles années devant nous, a-til conclu. Nos clients seront avisés pour la suite des choses. Ils auront le choix de conserver leurs billets ou de se faire rembourser. »

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PHOTO D’ARCHIVES CHANTAL POIRIER Assis à son bureau, le promoteur du Grand Prix du Canada, François Dumontier, voit l’avenir avec optimisme.

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