Le Journal de Quebec

DROUIN SUR LA TOUCHE

Le numéro 92 s’absentera pour une période indétermin­ée pour des raisons personnell­es

- Jean-françois Chaumont l Jfchaumont­jdm c jean- francois.chaumont @quebecorme­dia.com

À son deuxième séjour avec le Canadien, soit en 1996-1997, Stéphane Richer avait lancé une phrase devenue célèbre à mon collègue Marc de Foy : « Y a pas juste le hockey dans la vie. » Richer, le dernier marqueur de 50 buts avec le Tricolore, avait fait sursauter plusieurs âmes sensibles avec cette réplique pour relativise­r la grande place que le hockey occupe dans notre société.

Plus de 20 ans plus tard, on recycle encore cette expression. Phillip Danault l’a utilisé pour parler de son ami et coéquipier, Jonathan Drouin, qui s’absentera pour une période indétermin­ée pour des raisons personnell­es.

« Je m’inquiète pour lui, c’est sûr, c’est mon buddy. On est Québécois ensemble à Montréal. Il va revenir, il va jouer. Mais des fois, il y a des choses un peu plus importante­s que le hockey. Il doit prendre du temps pour ça pour l’instant. »

À quelques minutes de l’entraîneme­nt matinal avant le match contre les Maple Leafs de Toronto, le CH a publié cette informatio­n au sujet de Drouin.

« Jonathan Drouin s’absentera de l’entourage de l’équipe pour des raisons personnell­es pour une période indétermin­ée. L’attaquant a été placé sur la liste des blessés à long terme. Nous demandons le respect de sa vie privée. »

Absent pour les trois derniers matchs contre les Flames à Calgary, Drouin avait participé à la période d’échauffeme­nt le 23 avril dernier avant de finalement déclarer forfait. À sa sortie de la glace, le numéro 92 avait parlé avec le thérapeute de l’équipe, Graham Rynbend.

Depuis ce temps, le CH avait justifié son absence en disant qu’il était malade, mais que ce n’était pas relié à la COVID-19. Dominique Ducharme avait aussi dit qu’il avait passé beaucoup de temps dans sa chambre d’hôtel à Calgary. En période de pandémie, il faut toutefois rappeler que les joueurs se limitent à des déplacemen­ts entre l’aréna et l’hôtel, et qu’ils peuvent sortir pour de petites marches à l’extérieur. Il n’y a donc rien d’extravagan­t à faire sur la route.

DES SUPPOSITIO­NS

L’absence de Drouin ouvre la porte à de multiples spéculatio­ns. En conférence de presse, Ducharme a insisté plus d’une fois sur un point important, soit le respect de la vie privée de son joueur.

L’entraîneur en chef par intérim du CH a écarté l’hypothèse d’une admission au programme de lutte contre la dépendance dans la LNH.

« Vous pouvez tout de suite l’enlever. Ce sont des raisons personnell­es. J’adore la passion que les gens ont. On parle de raisons personnell­es. On se doit de respecter ça.

« Je n’entrerai pas dans les détails. Tout ce que je souhaite, c’est qu’il fasse les choses, qu’il s’occupe de ses affaires, a-t-il poursuivi. On est avec lui, on le soutient, ses coéquipier­s le soutiennen­t. On est une équipe, on va rester une équipe. »

Ducharme a un lien très étroit avec Drouin. À sa première saison à la barre des Mooseheads de Halifax en 2011-2012, Drouin faisait ses débuts dans la LHJMQ à l’âge de 16 ans. Les deux ont travaillé ensemble pendant trois ans à Halifax, gagnant même la Coupe Memorial en 2013.

« Le plus important, c’est qu’il règle ce qu’il doit régler, a dit Ducharme. Quand j’ai entendu son nom ce matin, je pensais à la personne, pas au hockey. »

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CHEVALIER PHOTO MARTIN Jonathan Drouin prend ses distances momentaném­ent du hockey profession­nel. La direction du Canadien demande le respect de la vie privée du numéro 92.

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