Les masques à fenêtre loin de faire l’unanimité
Respirabilité difficile, problème de buée, inconfort et difficulté à se faire entendre correctement, les premiers masques à fenêtre transparente envoyés dans les garderies sont loin de faire l’unanimité, si bien que certaines éducatrices refusent de les porter.
Envoyés la semaine dernière dans tous les milieux de garde du Québec, les masques à fenêtre transparente, qui doivent faciliter l’apprentissage des tout-petits en leur permettant de voir enfin la bouche de leur éducatrice, sont un « flop », estiment plusieurs intervenants interrogés par Le Journal.
« C’est extrêmement chaud, ça embue tout de suite et la fenêtre est très raide », affirme Marie-claude Poulin, propriétaire d’une garderie en milieu familial de Québec. « C’est sûr et certain qu’ils [les décideurs au gouvernement] ne l’ont pas essayé avant de nous l’envoyer », poursuit-elle.
PARLER COMME BONHOMME CARNAVAL
En plus du fait que le masque s’ajuste mal et qu’il « tombe dans les yeux », plusieurs éducatrices affirment que le son passe si mal qu’elles ont l’impression de parler « comme le Bonhomme Carnaval ». Résultat, elles doivent répéter souvent lorsqu’elles s’adressent aux enfants. Du côté de l’association québécoise des CPE (AQCPE), on compte même suggérer aux éducatrices de revenir au masque de procédure (sans fenêtre), lors de la sieste des enfants, afin « d’amener un contexte d’utilisation plus favorable ». Certaines garderies ont même déjà pris la décision d’acheter d’autres types de masques à fenêtre, conformes aux règles sanitaires, comme le Humask, fabriqué chez Prémont, à Louiseville. C’est la compagnie Medsup Canada, dont les masques sont importés de Chine, qui a récemment remporté l’appel d’offres visant à approvisionner les garderies pour une durée d’environ un mois. Un deuxième appel d’offres, qui approvisionnera les milieux de garde cette fois pour cinq mois, a été lancé. Le nom de la compagnie sélectionnée devrait être dévoilé « au début du mois de mai », confirme le Centre d’acquisitions gouvernementales.