Le Journal de Quebec

Les mises en échec ratées d’anglade

- ANTOINE ROBITAILLE antoine.robitaille@quebecorme­dia.com

À deux reprises récemment, Dominique Anglade a mené de bonnes attaques contre le gouverneme­nt.

Mais en échouant à « compléter la mise en échec », comme on dit en jargon de hockey.

GOUVERNEME­NT PAR DÉCRET

La première, c’est cette contestati­on de la manière dont l’urgence sanitaire est reconduite : de 10 jours en 10 jours, ce que la loi permet. Mais ce faisant, le gouverneme­nt contourne l’obligation qu’il aurait, s’il le faisait tous les 30 jours, de demander l’assentimen­t de l’assemblée nationale.

L’idée n’était pas mauvaise. Début avril, le professeur de droit de l’université Laval Louis-philippe Lampron avait fait une sortie remarquée. « Ça fait un an qu’on est dans un gouverneme­nt par décret », déclarait-il à Radio-canada, y voyant une « faille importante » de la Loi sur la santé publique. Il s’étonnait que les opposition­s n’aient pas rongé « cet os-là ».

Quelques jours plus tard, Anglade s’y mettait. Comme il fallait s’y attendre, le tandem Legault et Guilbault a répondu en s’étonnant qu’elle soulève cette question. Guilbault qualifiant ce sujet de « bizarroïde ».

Anglade sembla prise au dépourvu. Même chose à QUB radio, le 14 avril, où je lui avais demandé de me dire ce qu’elle changerait dans le décret de reconducti­on de l’état d’urgence. Sa réponse n’eut rien de précis ; tout au plus pointa-t-elle vers un contrat douteux, de gré à gré, pour du gravier à la Société des établissem­ents de plein air du Québec.

En chambre, quelques jours plus tard, François Legault s’amusait : « La seule réponse qu’on [sic] a eu droit, c’est un problème de gravelle à la Sépaq. [...] Ce n’est pas sérieux, là. On ne va pas faire des débats pour faire des débats. »

Au caucus libéral, certains se demandaien­t aussi où la cheffe s’en allait avec ce sujet. On y vit un « manque de contenu ». Elle aurait dû être mieux préparée pour la seconde étape de l’attaque.

CRISE ET SOLUTION

Les partis d’opposition, c’est de bonne guerre, se piquent régulièrem­ent des sujets. Les libéraux ont donc repris récemment le thème de la « crise du logement » à QS et plus précisémen­t à Andrés Fontecilla, qui le martèle depuis des semaines. Ils ont aussi adopté le thème de la surchauffe immobilièr­e que l’indépendan­te Catherine Fournier (future candidate à la mairie de Longueuil) avait la première soulevé en chambre.

Encore une fois, bonne première salve de la part d’anglade, qui s’est jointe habilement au refus du gouverneme­nt de reconnaîtr­e l’existence d’une « crise du logement ».

Mais, hier matin, elle sembla mal prise de nouveau lorsque les reporters lui demandèren­t quelles étaient ses propositio­ns pour sortir de la crise.

« Il y a différente­s avenues », a-t-elle répondu sans conviction, en donnant ensuite un exemple de taxe tirée du dernier budget fédéral. Elle refila rapidement la parole à sa députée Marie-claude Nichols. Cette dernière fut aussi imprécise, évoquant de manière incertaine un nouveau régime d’accession à la propriété (RAP).

Certes, dans la période de questions qui suivit, François Legault parut lui aussi bien mal pris, piqué. Mais il l’aurait été encore davantage si l’opposition officielle avait su « compléter sa mise en échec ».

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