Le Journal de Quebec

Le couvre-feu nuira à la chasse au dindon sauvage

Les amateurs doivent accéder à leur cache dès 4 heures du matin

- MARTIN LAVOIE

Les chasseurs de dindons sauvages du Québec devront composer avec les règles du couvre-feu, alors que le milieu aurait aimé un peu plus de compréhens­ion des autorités pour cette activité qui débute ce matin.

Questionné à savoir si des aménagemen­ts au couvre-feu seraient possibles pour les chasseurs de dindons et d’oies blanches, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a plutôt rappelé au Journal l’importance de suivre les mesures sanitaires.

« Malgré la pandémie, le MFFP a pu maintenir les dates d’ouverture pour la chasse et la pêche comme prévu. Le ministre tient cependant à rappeler aux amateurs de chasse et de pêche l’importance de respecter les directives de la Santé publique pour éviter la propagatio­n du virus », a indiqué Michel Vincent, le directeur des communicat­ions du cabinet du ministre Pierre Dufour. « Je comprends la nécessité du couvre-feu. Mais à 4 h du matin, une personne habillée en chasseur, avec son permis et une lettre de réservatio­n, ce n’est pas quelqu’un qui revient de faire la fête. Je crois que le gouverneme­nt a manqué quelque chose ici », estime Maxime Asselin, guide et copropriét­aire de La Cache Outfitters.

TRÈS TÔT

À Québec, ce matin, le soleil s’est levé à 5 h. La chasse pourrait donc en théorie commencer 30 minutes plus tôt, soit à 4 h 30.

« On recommande normalemen­t d’arriver sur place une heure avant le début de la chasse », explique M. Asselin.

En plus du dindon, son entreprise offre aussi la chasse à l’oie blanche, à Cap-tourmente, à cette période de l’année.

« Pour l’oie, il faut s’installer une demi-heure avant le début de la chasse. Souvent, on utilise 400 ou 500 appelants. On a besoin de 90 minutes pour tout installer », fait-il remarquer. « Des clients vont prendre la route à 5 h, mais le gros de la chasse va être déjà fait à leur arrivée. Nous ne sommes complets qu’à 50 %, alors qu’habituelle­ment nous sommes à près de 100 % à cette période », regrette M. Asselin.

ACCOMMODEM­ENT FACILE

Mario Huot, qui chasse le dindon depuis 30 ans, croit aussi que le gouverneme­nt aurait pu être plus accommodan­t.

« Le couvre-feu aurait pu être mis à 4 h au lieu de 5 h pour la période de chasse au dindon. Ça aurait été tellement facile de faire une notice aux policiers pour leur dire qu’on donne une permission aux chasseurs. Ça aurait été un bon moyen en même temps de vérifier la sécurité dans le transport des armes à feu en contrôlant les véhicules qui circulent », plaide M. Huot.

« Il y a des policiers conscienci­eux [qui laissent passer] pour la chasse à l’oie. Mais cette chasse se pratique à des endroits ciblés, alors que le dindon c’est pratiqueme­nt à la grandeur du Québec », ajoute-t-il.

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PHOTO MARTIN LAVOIE Un dindon sauvage mâle adulte, bien reconnaiss­able par sa barbe dans le haut de la poitrine.

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