Sortez-moi de moi brise la ligne
Dotée d’une distribution de haut calibre, la série sort du moule
Prendre des risques, c’est payant. C’est ce qu’on retient après avoir regardé les premiers épisodes de Sortezmoi de moi, une nouvelle série de Crave qui traite d’un sujet qui défraie la chronique en période de pandémie: la santé mentale.
En point de presse virtuel jeudi, le réalisateur Alexis DurandBrault ( Au secours de Béatrice, Portrait-robot) parlait de « ligne droite » pour décrire la différence entre les personnes dites « normales » et celles qui souffrent de troubles mentaux. Les premières la suivent, les secondes la brisent. « Mais la ligne droite, ça n’existe pas dans la nature ; c’est l’être humain qui l’a inventée », a-t-il souligné.
Pour reprendre cette analogie, c’est précisément parce que Sortez-moi de moi défie cette fameuse ligne droite qu’on l’apprécie autant. Tout n’est pas donné tout cuit au téléspectateur d’entrée de jeu. On apprend à connaître les personnages – et surtout les liens les unissant – au compte-gouttes.
Et d’après le réalisateur, la série prendra une tout autre tournure au 5e épisode. Un épisode pivot qui nous donnera envie de revoir les premiers pour voir ce qu’on a manqué, nous dit-on. Intrigant...
DISTRIBUTION CINQ ÉTOILES
Idée originale de Sophie Lorain et d’alexis Durand-brault, qui produisent et écrivent également la série, Sortez-moi de moi nous transporte au coeur d’une équipe de travailleurs en santé mentale profondément dévoués. Avec beaucoup de nuances, Pascale Bussières interprète Justine, une psychiatre pragmatique, rigide et faussement insensible qui reçoit et évalue les patients amenés par Clara (Sophie Lorain, toujours très juste), Myriam (touchante Sandra Dumaresq) et Gabriel (solide Bruno Marcil), trois intervenants de première ligne. En plus d’exercer un métier qui semble gruger toutes leurs énergies, ces derniers affrontent des problèmes personnels de taille. En d’autres termes, y en aura pas de facile.
Quant à Vincent Leclerc, pour éviter de dévoiler un détail qui gâcherait votre plaisir, disons simplement qu’il joue un homme bipolaire prénommé David. Ajoutons aussi qu’il crève l’écran.
ÉGALEMENT EN ANGLAIS
Au départ, Sophie Lorain et Alexis Durand-brault ne devaient pas écrire Sortez-moi de moi. Mais quand Crave leur a demandé de livrer les épisodes plus tôt que prévu, les auteurs qu’ils avaient recrutés, Michel Monty et Mathieu Arsenault, ont été contraints de quitter le navire parce qu’ils avaient d’autres engagements plus pressants.
La série québécoise profitera d’une sortie simultanée au Canada anglais via Crave, en version sous-titrée ou doublée. Parfaitement bilingues, Pascale Bussières et Vincent Leclerc ont assuré leur propre doublage. Parce qu’elle tourne présentement Un lien familial, une série destinée à ICI Tout. tv, Sophie Lorain a passé son tour.
Et concernant cette chanson-titre qu’on entend dans chaque épisode, il s’agit bien évidemment d’une relecture du succès de 1996 de Daniel Bélanger signée Dazmo et interprétée par Sally Folk.
Sortez-moi de moi atterrit sur Crave Super Écran le 7 mai à 20 h.