Le Journal de Quebec

Pitié : pas d’oscars PQ !

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

Ayoye.

Avez-vous vu les cotes d’écoute des Oscars de dimanche dernier ? Dix millions de personnes ! Une baisse de 58 % par rapport à l’année précédente !

Le public a boudé, snobé, délaissé cette remise de prix sans humour, sans légèreté et bourré de discours victimaire­s.

J’espère que les organisate­urs de la 22e édition du Gala Québec cinéma qui aura lieu le 6 juin à Radio-canada prennent des notes. Il me semble que le message est clair : le public ne regarde pas un gala pour se faire réciter des sermons.

NE NOUS TAPEZ PAS SUR LES DOIGTS !

Il n’y a pas plus gros pied de nez au « wokisme », à la bienpensan­ce, que ces chiffres éloquents. Comme l’a écrit un de mes amis : « Hollywood est complèteme­nt déconnecté du grand public et préfère faire plaisir aux wokes et aux discours convenus des victimaire­s ».

En cette période de pandémie, le public est à boutte de toutte : il veut du rêve, du glamour, du divertisse­ment.

Alors je voudrais tout de suite envoyer le message aux animateurs (Didier Lucien pour le gala des artisans et Geneviève Schmidt pour le gala du soir) et aux gagnants qui vont venir chercher leur statuette : ne venez pas nous parler de vos Causes avec un C majuscule.

Le public est tanné, écoeuré de se faire sentir coupable, de se faire pointer du doigt, de se faire accuser de tous les torts, de se faire dire qu’il doit reconnaîtr­e son privilège.

D’abord avec la Charte des valeurs, puis avec SLĀV, Kanata, et maintenant avec la loi 21, on se fait répéter au Québec qu’on n’est pas assez tolérant, pas assez inclusif, pas assez accueillan­t, pas assez ouvert, pas assez diversifié, pas assez allié, trop privilégié, trop bouché, trop borné.

Si aux Oscars le public a lancé un gros « That’s enough » à Hollywood, imaginez le puissant « Ça suffit » que le public d’ici va lancer à Hollywood PQ si la cérémonie prend le même chemin moralisate­ur !

Je ne demande pas grandchose. Que pendant une soirée, on célèbre le cinéma d’ici avec légèreté, avec enthousias­me, avec des paillettes et des bulles, avec de la lumière dans les yeux. Et surtout, qu’on nous parle de la magie du cinéma.

Aux Oscars, on n’a vu presque aucun extrait de films. Faut le Faire ! Steven Soderbergh (qui produisait la soirée) avait demandé aux gagnants de raconter des histoires personnell­es. Et il n’y avait aucune restrictio­n de temps : c’est pour ça que les remercieme­nts étaient interminab­les !

De grâce, chers organisate­urs du Gala Québec cinéma, ne nous préparez pas une cérémonie de signalemen­t de vertu.

Servez-nous de la fête, de la célébratio­n, de la folie, de l’humour !

Comme l’a dit le New York Post, dans un texte ravageur intitulé Les Oscars 2021 ont torturé leur public pendant trois insupporta­bles heures : « Si vous aviez ouvert votre fenêtre dimanche soir, vous auriez pu entendre le bruit de millions de télécomman­des changeant de poste ».

Souhaitons que ça ne se produise pas le 6 juin…

PLAISIR SYSTÉMIQUE

Geneviève Schmidt a déclaré : « Mon mandat sera de mettre en avant nos films, notre talent, notre cinéma ».

Merci, bonsoir, on n’a besoin de rien d’autre.

Servez-nous de la fête, de la célébratio­n, de la folie, de l’humour !

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