Le Journal de Quebec

Pour en finir avec la fatigue

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.co

On a dit toutes sortes de choses débiles pendant la pandémie, généraleme­nt négatives, puisque rien n’était plus comme avant. Les problèmes d’argent, de couple, de famille et de conciliati­on travail-famille drainaient tellement nos énergies, que plus rien d’autre ne suscitait d’intérêt. Alors des problèmes secondaire­s comme le mien ne trouvaient personne pour les écouter. Maintenant que la poussière retombe, j’imagine que vous risquez d’être plus ouverte à m’écouter.

Je fais partie de cette petite catégorie de la population qui a la chance de ne pas avoir eu de problèmes financiers au cours des derniers mois. On ne roule pas sur l’or mon conjoint, ma fille et moi, mais on surnage. On peut aussi se vanter tous les trois de faire partie d’une bulle, comme dirait notre premier ministre, qui s’entend bien, et de vivre dans un logement sain et suffisamme­nt grand pour nous avoir permis de ne pas nous marcher sur les pieds pendant les longs mois d’enfermemen­t.

Heureuseme­nt pour nous, ces temps difficiles sont finis puisque mon conjoint et moi sommes retournés à nos jobs d’avant, et notre fille à l’école. Mais malheureus­ement, il me reste une grosse pointe d’inquiétude dont je ne puis parler à personne puisque je ne comprends même pas ce qui se passe en moi pour me mettre dans un état pareil. Je suis fatiguée à plein temps, et je pourrais dormir tous les week-ends si j’en avais le loisir, en plus d’avoir envie d’aller au lit dès que je rentre du travail le soir. Comme je suis hypocondri­aque, que je ne veux énerver personne, je crains une attaque du virus, ou encore la présence d’un cancer quelconque qui serait en train de me ronger et dont on dit qu’il se manifeste souvent par une fatigue extrême.

Consulter mon médecin risque de mettre la puce à l’oreille de mon conjoint et je ne veux pas l’alarmer pour rien. Connaissez-vous un moyen de m’informer pour calmer mes angoisses, surtout que pendant la pandémie, j’ai dormi plus que la normale ?

Épuisée au saut du lit

Il est important de cesser d’avoir honte de ce qui vous arrive, surtout que d’avoir dormi plus que la normale pendant la pandémie ne signifie pas que le surplus de sommeil pris pendant cette période de grande incertitud­e fut réparateur. Au contraire.

Comme ce fut aussi une période de grand stress, il y a des chances que vos réserves se soient taries à une vitesse plus grande qu’elles ne s’étaient accumulées. La fatigue n’étant pas que physique, il y a lieu de nos jours d’en évaluer les autres sources, avant de se mettre à penser à l’occurrence d’une maladie grave. Ce qui ne devrait quand même pas vous retenir de consulter au lieu de laisser votre hamster mental vous ruiner l’existence.

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