DUCHESNE COMPLÈTE SON TOUR DU CHAPEAU
Après deux années difficiles, il sera au départ du Giro
Antoine Duchesne n’a pas volé sa sélection au Giro, dont le coup de départ sera donné le 8 mai à Turin. Le Bleuet complétera ainsi son tour du chapeau des trois grands tours après sa participation au Tour de France, en 2016, et à la Vuelta, en 2015 et 2018.
Les deux dernières années n’ont pas été une partie de plaisir pour le cycliste de la formation Groupama-fdj qui a été opéré en juin 2019 pour l’artère iliaque et qui a été terrassé par une mononucléose en juillet dernier.
« Je partais de loin depuis deux ans et ce fut très difficile le retour en forme cette année, a raconté Duchesne qui a complété vendredi dernier le Tour des Alpes. Parce que je savais que je ne serais pas prêt pour les Classiques du début de la saison, mon but était d’être à 100 pour cent pour le Giro. C’était le premier objectif réaliste. J’ai toujours cru à mes chances et ma sélection n’est pas inespérée. J’ai atteint un bon niveau, mais je ne suis pas encore compétitif comme je le voudrais. Après mon arrêt relié à la mononucléose où je me suis ramassé sur le cul pendant trois mois sans énergie, je me donnais un an pour retrouver mon meilleur niveau. »
Les nombreux arrêts pour des ennuis de santé et les retours ardus ont miné le moral du cycliste de 29 ans. « Ma confiance et mon envie de revenir au meilleur niveau ont été affectées à plusieurs reprises, a-t-il confié. Je n’y croyais plus à certains moments. Les carrières ne sont pas longues. Tout tient à un fil et tu veux revenir le plus vite possible. Je suis content d’avoir pu compter sur ma femme, ma famille et mon équipe qui m’ont fait réaliser que c’était normal que mes retours soient longs et durs. Je suis bien entouré. »
NOUVEAU CONTRAT
Dans un milieu très difficile où la patience n’est pas la qualité première des dirigeants, Duchesne a vraiment apprécié l’appui de ses patrons. « Ce n’est pas rare que des coureurs soient largués par leur équipe et se retrouvent à un niveau inférieur après une année difficile, a-t-il expliqué. Dans mon cas, Groupama-fdj m’a offert un nouveau contrat de deux ans. Cette marque de confiance malgré mes ennuis de santé me touche. »
« Leur décision de me garder est motivante et me donne l’envie encore plus de leur montrer que je peux retourner à mon meilleur niveau et qu’ils n’ont pas commis une erreur en me signant de nouveau, de poursuivre le deuxième Québécois de l’histoire à prendre le départ du Giro après Hugo Houle en 2015 et 2016. Recommencer à zéro après une blessure est un gros processus et exige beaucoup d’énergie. »
De retour chez lui en France après la conclusion du Tour des Alpes, Duchesne quittera bientôt pour la préparation finale du Giro. « La ligne est mince entre être frais pour le départ d’un Tour de trois semaines et être reposé, a-t-il souligné. Tu ne peux pas arriver trop reposer parce que les premières étapes sont difficiles. Je suis vraiment content d’être au départ du Giro et l’objectif est de passer au travers. »
En raison de l’absence du leader Thibault Pinot qui est toujours ennuyé par une blessure au dos subie lors d’une chute au Tour de France l’an dernier et dont le retour au Tour des Alpes n’a pas été concluant, Duchesne jouera un rôle différent. « C’est vraiment dommage que Thibault soit absent. Mon rôle aurait été de l’épauler du début à la fin. Nous n’avons pas de leader et de sprinter. Nous miserons sur six grimpeurs et il faudra cibler des étapes où l’on pensera que l’échappée se rendra jusqu’au bout. Je vais aider nos trois meilleurs grimpeurs. Nous ne sommes que deux rouleurs. Mon rôle change et je vais avoir beaucoup plus d’opportunités. »
JEUX OLYMPIQUES
Sélectionné aux Jeux olympiques de Rio en 2016, Duchesne fait une croix sur ceux de Tokyo même si Cyclisme Canada ne dévoilera l’identité du troisième coureur que dans deux semaines seulement.
« Ce n’est pas une déception parce que Guillaume [Boivin] et Alexander [Cataford] performent mieux que moi, résumet-il. Ils sont coéquipiers de Michael Woods [Israel Start-up Nation] qui sera le meneur de l’équipe canadienne aux Jeux. C’est une décision facile. Il y a deux ans, j’étais dans le coup, mais ce n’est plus le cas. »