Le Journal de Quebec

Surmonter les obstacles

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@quebecorme­dia.com

La réalité frappe durement. Quand le Canadien a repris les activités, après une trêve de quelques jours en raison de la pandémie, on affirmait à juste titre qu’un calendrier de 25 matchs en 43 jours frôlait le ridicule.

Un calendrier obligeant le Canadien à un séjour dans l’ouest canadien, ça ne pouvait faire autrement que de compliquer la réalisatio­n des objectifs.

Il ne s’agit pas de trouver des excuses, non, mais on doit dans un tel contexte s’ajuster à une situation irréaliste.

Or, le Canadien n’y parvient pas.

Dans un premier temps, il est incapable de disputer deux bons matchs de suite. Puis, il y a les absents : Brendan Gallagher, Tomas Tatar, Jonathan Drouin, Carey Price, Paul Byron.

Également, les exigences du plafond salarial qui frappent Marc Bergevin et sa garde rapprochée. On n’avait pas prévu que le Canadien aurait à terminer la saison régulière avec autant de matchs en si peu de jours. On n’avait pas prévu que les blessures pourraient contrecarr­er les plans.

C’est exactement ce qui se produit. Subitement, doit-on penser que cette équipe est surévaluée et que les résultats spectacula­ires des premiers segments de dix matchs ont faussé la donne ? Je n’irais pas jusque là. J’étais parmi ceux qui ont choisi le Canadien pour terminer devant les Maple Leafs de Toronto.

OPTIMISME DÉBORDANT

Les événements de l’entre-saison ont entraîné un peu tout le monde dans un optimisme débordant. S’est-on laissé prendre au jeu ? Peut-être. Toujours est-il qu’après un début convaincan­t, on a surveillé une équipe imprévisib­le, laissant trop souvent place à l’inquiétude, invitant à une profonde réflexion à savoir si cette formation avait les effectifs appropriés pour surmonter les obstacles.

Il y a lieu de se poser la question.

Il est de plus en plus évident que les transactio­ns effectuées avant le 12 avril devaient permettre d’ajouter des polices d’assurance pour affronter l’adversité. Or, les choix des candidats pour accomplir ce boulot soulèvent plusieurs interrogat­ions.

Eric Staal est plus une épine sous le pied de Dominique Ducharme qu’un patineur pouvant mettre à profit son expérience ainsi qu’un curriculum vitae bien garni pour répondre à des responsabi­lités importante­s. Cependant, quand on n’a plus les ressources pour respecter les standards qu’on a établis au fil d’une longue carrière, ça devient un problème pour un jeune pilote.

Comme il faut savoir mesurer la capacité de ces vétérans à pouvoir remplir toutes les conditions qu’exige une compétitio­n éreintante. Présenteme­nt, c’est une situation préoccupan­te.

Entre-temps, Jon Merrill est-il un meilleur joueur que Brett Kulak ? Erik Gustafsson doit-il enlever du temps de jeu à Alexander Romanov ?

LES ENNUIS

À travers tout ça, vous avez quatre joueurs de centre qui ne produisent pas comme on le souhaitera­it. Ça complique les choses.

Et la fin de calendrier s’annonce très difficile.

Les Flames de Calgary étaient à Edmonton, hier soir, face aux Oilers qui, la veille, affrontaie­nt les Jets à Winnipeg. Incluant ce match, les Flames disputeron­t leurs huit dernières rencontres en 21 jours. Les Canucks de Vancouver, qui se ressentent de plus en plus de cette longue inactivité, ont encore 13 matchs à disputer en 21 jours. Tout simplement ridicule.

Et, attendez. Le Canadien a encore huit matchs à son calendrier des activités et une priorité de six points (avant le match d’hier à Edmonton). Huit matchs en combien de jours croyez-vous ? Quatorze. C’est quatre matchs par tranches de sept jours.

Et les adversaire­s sont : Winnipeg, ce soir. Demain, ce sont les Sénateurs d’ottawa qui s’arrêtent au Centre Bell, les Sénateurs qui s’amusent comme larrons en foire depuis un mois. Suivront trois matchs contre Toronto, dont deux à Toronto, un autre match contre les Sénateurs à Ottawa et deux matchs au centre Bell contre Connor Mcdavid et les Oilers.

Surmonter les obstacles, c’est le défi que les joueurs du Canadien devront relever, mais ont-ils démontré qu’ils pouvaient le faire depuis quelques semaines ?

■ Ils marquent à peine deux buts par match.

■ Les défenseurs multiplien­t les erreurs.

■ On devra surtaxer Jake Allen, une lourde commande pour un gardien auxiliaire.

■ Pourra-t-on démontrer un sentiment d’urgence alors qu’on doit se donner corps et âme pour sa survie ?

Et dans un contexte bien particulie­r…

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Jon Merrill et Eric Staal ne sont pas des solutions chez le CH présenteme­nt.
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