Le Journal de Quebec

Lalime a déjà touché le fond du baril

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AGENCE QMI | Patrick Lalime n’est pas dans les souliers de Jonathan Drouin, mais il a une forte idée de la situation que vit présenteme­nt l’attaquant du Canadien, qui a décidé de s’éloigner temporaire­ment du hockey pour des raisons personnell­es.

Dans le plus récent épisode du balado Sur la passerelle, de QUB Radio, l’ancien gardien de but explique comment il a atteint le fond du baril alors qu’il était un membre des Sénateurs d’ottawa.

Les « Sens » étaient passés à un but d’atteindre la finale de la coupe Stanley lors de la saison 2002-2003. Le Québécois, aujourd’hui âgé de 46 ans, venait tout juste de connaître sa meilleure saison en carrière. Il avait préservé une fiche de 39-20-7, tout en maintenant une moyenne de buts alloués de 2,16 et un taux d’efficacité de ,911.

« L’année suivante, au camp d’entraîneme­nt, j’ai été déstabilis­é par une remarque en partant, a raconté celui qui a disputé 444 parties dans le circuit Bettman. Dans les journaux, on disait que si les Sénateurs voulaient gagner la coupe, on avait besoin d’un gardien de but, alors que j’avais eu d’excellente­s séries l’année auparavant.

« À partir de là, je commençais à ne pas comprendre la situation, le doute s’est [installé] dans mon esprit et tout au long de la saison, chaque fois que j’avais un bon match, on n’en parlait pratiqueme­nt pas, mais dès que j’avais une contre-performanc­e, ça faisait la une. Ça a commencé à jouer dans ma tête. Tu commences à avoir des doutes. »

REFUS AUX JOURNALIST­ES

Le gardien en est même venu à arrêter de parler aux journalist­es avant un match afin de mieux se concentrer.

Cela n’a toutefois pas empêché Lalime de toucher « le fond du baril » lors du septième match de la série contre les Maple Leafs de Toronto, en première ronde des éliminatoi­res. Le portier avait accordé trois buts en première période et les Sénateurs s’étaient finalement inclinés 4 à 1.

« À partir de ce moment-là, c’est moi qui ai été pointé du doigt pour les déboires, et ça, c’est une situation qui n’est pas facile à gérer. Tu commences à douter, tu en veux à ce qui se passe, t’es frustré à l’intérieur de toi et la dernière chose que tu veux faire c’est d’aller te justifier sur la place publique ou de prouver ton point. »

IMPUISSANC­E

La situation du gardien s’était terminée avec un départ chez les Blues. Lalime n’a jamais retrouvé ses repères par la suite, et a même été rétrogradé dans la Ligue américaine.

« C’est un sentiment d’impuissanc­e. Tu fais la même recette, la même routine, tu te prépares de la même façon que quand tu as tes meilleurs matchs. La grande différence c’est que tu n’es pas capable de ressentir cette confiance ou de ressentir cette puissance que tu as quand ça va bien. T’essaies, mais c’est comme une cause désespérée. »

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