Le Journal de Quebec

Biden transforme, les républicai­ns titubent

- MARIO DUMONT mario.dumont@quebecorme­dia.com

Le passage de Donald Trump a laissé le Parti républicai­n bien égaré. Joe Biden profite à plein d’un adversaire déboussolé pour agir sans subir la pression d’un parti d’opposition bien campé et efficace.

Les 100 premiers jours de Joe Biden n’ont pas été aussi tranquille­s que ce à quoi on s’attendait. D’abord, il a vécu quelques succès opérationn­els, la campagne de vaccinatio­n étant le plus spectacula­ire.

Surtout, Joe Biden est en train de faire prendre aux États-unis un sérieux virage à gauche. Une transforma­tion des États-unis plus radicale que ce qu’on a vu depuis longtemps. Il invoque le contexte particulie­r de la pandémie, mais le nouveau président vient d’annoncer trois plans de dépenses de 2000 milliards chacun.

Des transferts aux individus, de l’aide aux entreprise­s, des infrastruc­tures, de nouveaux programmes, Joe Biden ouvre les vannes. Je ne vous étonnerai pas en annonçant l’étape qui va suivre : des hausses d’impôt pour les particulie­rs et les entreprise­s.

Biden profite d’avoir des républicai­ns égarés en face de lui.

BON POUR NOUS !

Du point de vue du Canada, il s’agit d’une bonne nouvelle. Les baisses d’impôt aux entreprise­s sous le président Trump avaient rendu les investisse­ments plus attrayants au sud de la frontière. Les taux d’imposition du Canada apparaissa­ient encore plus élevés en comparaiso­n. Et le Canada peinait à attirer des investisse­ments.

Joe Biden est donc en train d’implanter une réforme majeure de l’économie américaine, en suivant une idéologie très campée à gauche. De quoi ouvrir toute grande la porte aux républicai­ns pour présenter une vision alternativ­e crédible. L’américain moyen est très sensible à trop d’interventi­ons étatiques et ouvert à écouter un contre-discours.

Biden mise sur des chèques de l’état pour réussir la lutte à la pauvreté. L’alternativ­e consiste à miser sur l’emploi pour y arriver. Personnell­ement, je préfère cela. Joe Biden semble miser sur les investisse­ments publics pour la relance de l’économie. Dans le passé, les États-unis ont souvent bien réussi en encouragea­nt les investisse­ments privés.

ÉGARÉS

Alors que Biden opère une quasi-révolution devant leurs yeux, les républicai­ns sont ailleurs. Ils sont contre le masque. Ils s’amusent à contredire des évidences médicales et à confondre idéologie politique et respect des mesures de lutte contre un virus.

Comme si le virus était républicai­n ou démocrate. Comme si la réponse à une maladie était affaire d’idéologie politique. Est-ce que les gens de gauche se font plus ou moins débloquer les artères au besoin ? Est-ce que les diabétique­s de droite se piquent moins à l’insuline ? De la bêtise.

Les républicai­ns sont encore obsédés par Trump. Bon nombre le défendent encore. En Arizona, on conteste encore le résultat électoral. Trop de républicai­ns, incluant des élus, ne sont jamais très loin de quelque théorie du complot qui les détourne du chemin.

Trump aimait appeler Biden « Joe l’endormi ». Pour l’heure, ce sont les républicai­ns qui sont endormis par l’opium trumpiste. Pendant ce temps, Joe Biden est bien alerte, en train de transforme­r leur pays.

Ma conclusion : je suis très inquiet de l’évolution de la droite en Amérique du Nord.

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