Le Journal de Quebec

QUE S’EST-IL PASSÉ ? LA TRAGÉDIE D’HEURE EN HEURE

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Durant la soirée, plusieurs résidents veillent pour regarder la diffusion du match de la finale de la Coupe Stanley, qui oppose le Canadien de Montréal aux Blackhawks de Chicago.

PEU AVANT 22H45

Gorgé d’eau de pluie printanièr­e et érodé par un petit ruisseau qui coule à proximité, le sol de Saint-jean-vianney commence à s’effondrer, emportant les premières maisons dans l’abîme, 30 mètres plus bas.

22H45

Premier appel à la Sûreté du Québec.

22H55

Plusieurs citoyens affolés cognent aux portes des maisons, appellent les résidents, pour leur demander de sortir, les sauvant d’une mort certaine.

Quelques minutes plus tard, le village est plongé dans l’obscurité, en raison d’une panne électrique.

22H55

Le chauffeur d’autobus Jules Girard, qui ramenait au village des travailleu­rs d’alcan, arrête son véhicule au bord de l’abîme et crie à ses passagers de sortir de toute urgence. Ils évacuent juste à temps : l’autobus est emporté en même temps que la rue Stanley.

23H10

Les policiers arrivent sur les lieux. La nuit est très anxiogène pour les citoyens qui cherchent leurs proches.

5H

Au petit matin, on constate les dégâts. Le cratère s’étend sur 1100 m de longueur par 600 m de largeur et de 15 à 30 mètres de profondeur. Trente et une personnes ont péri, dont la moitié étaient des enfants, 12 victimes n’ont jamais été retrouvées, 42 maisons ont été emportées, de même que le pont des Terres rompues. La « coulée d’argile liquéfiée » a rejoint le Saguenay via la rivière aux Vases. Les hélicoptèr­es militaires survolent les lieux du sinistre. Les autorités tentent de retenir des parents qui veulent descendre dans le gouffre pour retrouver leurs enfants.

√ Le premier ministre Robert Bourassa se rend sur les lieux du sinistre. Il survole le site à bord d’un hélicoptèr­e des Forces armées canadienne­s. Il rencontre le maire, Lauréat Lavoie, et le conseil.

√Le maire prononce un discours dans lequel il dit vouloir rebâtir sa ville, qu’il ne veut pas voir devenir un village fantôme.

√ Le secteur de Saint-jean-Vianney est déclaré zone sinistrée perpétuell­e et le premier ministre Bourassa annonce la fermeture du village.

√ Au total, 215 maisons sont déplacées vers Shipshaw et vers le plateau Deschênes, à Arvida, marquant la fin de Saint-jean-Vianney.

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