Le Journal de Quebec

Un sinistre qui a fait école partout dans le monde

- STÉPHANIE MARTIN

Le drame survenu à Saint-jeanVianne­y a au moins servi à peaufiner les connaissan­ces sur les glissement­s de terrain et à faire du Québec un spécialist­e mondial en la matière.

« Dans le domaine des grands glissement­s de terrain, il y a eu un avant Saint-jean-vianney, et un après », illustre Denis Demers, chef d’équipe de la section des Mouvements de terrain au ministère des Transports du Québec.

« Il y a eu une prise de conscience sur l’impact des aléas naturels », ajoute Josée Desgagné de la Direction du soutien à la réduction des risques de sinistres du ministère de la Sécurité publique. La tragédie a donné une impulsion à la recherche sur ces phénomènes et maintenant, le Québec est un chef de file dont plusieurs s’inspirent.

« Nous sommes très avant-gardistes. […] Au Québec, on est très avancés comparativ­ement à ce qui se fait ailleurs au Canada et dans le monde. On a un très bon système de gestion des risques de glissement de terrain », souligne M. Demers.

Il affirme qu’avec l’état des connaissan­ces en 1971, rien n’aurait permis de prévoir cette catastroph­e. Surtout que le glissement se situait dans une cicatrice d’un mégaglisse­ment datant de 1663, un phénomène rarissime. On sait maintenant que les causes de la tragédie sont naturelles. Toutes les conditions étaient malheureus­ement réunies: un sol formé d’argile sensible gorgée d’eau et un ruisseau qui érode le bas d’une pente abrupte, explique l’expert.

MIEUX PRÉPARÉS

Aujourd’hui, on cartograph­ie le territoire, on identifie les zones à risque, on y interdit les constructi­ons et on forme les municipali­tés et divers intervenan­ts pour déceler les signes précurseur­s.

Le 24 avril 1971, un premier affaisseme­nt de moindre ampleur était survenu à Saint-jean-vianney. De nos jours, cet événement aurait alerté les autorités et aurait sûrement mené à des évacuation­s, soulignent les spécialist­es.

« On n’est jamais à l’abri d’un autre drame. On n’a pas de garantie absolue, mais on est vraiment très, très bien préparés pour y faire face », soutient Denis Demers.

« On améliore les façons de faire. On se questionne tous les jours à savoir ce qu’on pourrait faire de mieux », conclut Mme Desgagnés.

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1. La page frontispic­e du Journal de Québec, le 6 mai 1971, deux jours après la catastroph­e. 2. Des secouriste­s étaient arrivés de partout pour aider les sinistrés. 3. Cette maison avait été épargnée de justesse et n’avait pas été engloutie par la boue.
4. Un hélicoptèr­e de la base de Bagotville, avec à son bord des militaires, cherche des survivants parmi les décombres des maisons.
PHOTOS D’ARCHIVES 1 2 1. La page frontispic­e du Journal de Québec, le 6 mai 1971, deux jours après la catastroph­e. 2. Des secouriste­s étaient arrivés de partout pour aider les sinistrés. 3. Cette maison avait été épargnée de justesse et n’avait pas été engloutie par la boue. 4. Un hélicoptèr­e de la base de Bagotville, avec à son bord des militaires, cherche des survivants parmi les décombres des maisons.
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DENIS DEMERS Ministère des Transports

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