Un sinistre qui a fait école partout dans le monde
Le drame survenu à Saint-jeanVianney a au moins servi à peaufiner les connaissances sur les glissements de terrain et à faire du Québec un spécialiste mondial en la matière.
« Dans le domaine des grands glissements de terrain, il y a eu un avant Saint-jean-vianney, et un après », illustre Denis Demers, chef d’équipe de la section des Mouvements de terrain au ministère des Transports du Québec.
« Il y a eu une prise de conscience sur l’impact des aléas naturels », ajoute Josée Desgagné de la Direction du soutien à la réduction des risques de sinistres du ministère de la Sécurité publique. La tragédie a donné une impulsion à la recherche sur ces phénomènes et maintenant, le Québec est un chef de file dont plusieurs s’inspirent.
« Nous sommes très avant-gardistes. […] Au Québec, on est très avancés comparativement à ce qui se fait ailleurs au Canada et dans le monde. On a un très bon système de gestion des risques de glissement de terrain », souligne M. Demers.
Il affirme qu’avec l’état des connaissances en 1971, rien n’aurait permis de prévoir cette catastrophe. Surtout que le glissement se situait dans une cicatrice d’un mégaglissement datant de 1663, un phénomène rarissime. On sait maintenant que les causes de la tragédie sont naturelles. Toutes les conditions étaient malheureusement réunies: un sol formé d’argile sensible gorgée d’eau et un ruisseau qui érode le bas d’une pente abrupte, explique l’expert.
MIEUX PRÉPARÉS
Aujourd’hui, on cartographie le territoire, on identifie les zones à risque, on y interdit les constructions et on forme les municipalités et divers intervenants pour déceler les signes précurseurs.
Le 24 avril 1971, un premier affaissement de moindre ampleur était survenu à Saint-jean-vianney. De nos jours, cet événement aurait alerté les autorités et aurait sûrement mené à des évacuations, soulignent les spécialistes.
« On n’est jamais à l’abri d’un autre drame. On n’a pas de garantie absolue, mais on est vraiment très, très bien préparés pour y faire face », soutient Denis Demers.
« On améliore les façons de faire. On se questionne tous les jours à savoir ce qu’on pourrait faire de mieux », conclut Mme Desgagnés.