Mémorial érigé un demi-siècle plus tard
La Ville de Saguenay tiendra mardi une cérémonie officielle à la mémoire des 31 victimes
SAGUENAY | La Ville de Saguenay prépare une journée de commémoration du sinistre de Saint-Jean-vianney et un mémorial pour permettre à la population de se recueillir sur les lieux du drame.
La municipalité tiendra une cérémonie officielle sur les lieux, près des marches du parvis de l’église, mardi, à 10 h. On y inaugurera un imposant mémorial à la mémoire des 31 victimes du glissement de terrain du 4 mai 1971, ainsi qu’un nouveau sentier pédestre.
La cérémonie respectera les règles sanitaires. La mairesse Josée Néron et la conseillère Julie Dufour seront présentes, ainsi qu’un chercheur de l’université du Québec à Chicoutimi et une survivante, Rolande Lavoie. Les ministres Andrée Laforest et Geneviève Guilbault participeront de façon virtuelle.
La cérémonie ne pourra être accessible à la population, en raison de la pandémie. Il sera possible néanmoins de la voir en différé sur les plateformes de la Ville de Saguenay.
MÉMORIAL
À partir de 11 h 30, les citoyens pourront se recueillir près du mémorial, toujours dans le respect de la distanciation et sans créer d’attroupement.
Pour la mairesse, ces commémorations sont importantes pour la communauté. « On veut commémorer la mémoire des victimes, mais aussi des familles qui ce soir-là ont vécu la mort de certains de leurs proches et la perte de leur vie, qui a été complètement chamboulée. Pour elles, c’était un déracinement. »
La cérémonie et le mémorial « seront une belle occasion pour permettre à chacun de vraiment vivre ce moment-là. […] Les gens auront un endroit où ils peuvent aller se recueillir. »
Mme Néron insiste sur l’importance du cinquantième anniversaire. « On voulait faire les choses en grand. Et se rappeler ensemble ce qui s’est passé ce soir-là. »
MUSÉE À CIEL OUVERT
Au Saguenay, plusieurs personnes ont de près ou de loin connu des gens qui ont été touchés par l’événement, dit-elle.
« J’avais 11 ans quand la tragédie est survenue. Ça a été un événement marquant. Dans les jours et les semaines qui ont suivi, on voyait l’ampleur de cette tragédie et les conséquences sur tout le monde. »
Carl Gaudreault, fils d’un des survivants, Gilles Gaudreault, est documentariste et s’intéresse à l’histoire de Saint-jean-Vianney depuis des années.
« J’ai baigné là-dedans toute ma vie », confie-t-il.
Il prépare un documentaire sur le glissement de terrain et a aussi créé un projet de musée à ciel ouvert, qui permettra de se promener sur les lieux et de découvrir sur un téléphone intelligent ou une tablette ce à quoi ressemblait le village avant la catastrophe.
Il a pour ce faire réuni plusieurs photos d’époque qui plongent le visiteur dans un véritable voyage dans le temps. Le musée sera accessible en août.
Au centre historique d’arvida, une exposition temporaire sera aussi inaugurée le 4 mai, jour du tragique anniversaire.