Le Journal de Quebec

Un vignoble québécois qui talonne les géants depuis 25 ans

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

En 1996, le vignoble de l’orpailleur devenait le premier producteur d’ici à offrir un vin sur les tablettes de la Société des alcools du Québec (SAQ). Un petit québécois à côté des géants européens. Le marathon n’aura pas été de tout repos, mais aujourd’hui, l’entreprise peine à répondre à la demande.

En 25 ans, l’orpailleur est passé de 5000 bouteilles vendues à la SAQ à environ 100 000.

L’an dernier, deux vins provenant de ce vignoble se sont classés parmi les chouchous des Québécois pour les produits du Québec.

Fils de vigneron, le cofondateu­r de l’orpailleur, Charles-henri de Coussergue­s, est débarqué au Québec à l’âge de 21 ans.

C’est lors d’une visite dans la belle-famille, à Alma, en 1984, qu’il affirme avoir véritablem­ent constaté le potentiel du réseau de la SAQ.

« Pour moi, cela a été un moment fort. On m’a vendu une bouteille qui provenait de la Grèce, raconte-t-il. Je m’étais dit : si je suis capable d’acheter du vin de la Grèce au Québec, un jour, il y aura du vin québécois. »

Lors de sa première signature avec la société d’état en 1996 pour commercial­iser son vin blanc, Charles-henri de Coussergue­s mentionne qu’elle n’avait pas de structure pour accueillir un vin d’ici. Le défi était de taille.

« Les employés et les consommate­urs ne connaissai­ent pas l’orpailleur », concède celui qui est originaire de France. Il a démarré son vignoble en 1982.

NOUVELLE CIBLE

L’objectif premier était de vendre les produits à la propriété. Ce qui a commencé en 1985. Après, la cible est devenue le réseau de la SAQ.

« Cela a pris quelques années notamment pour avoir les volumes nécessaire­s », souligne Charles-henri de Coussergue­s.

« Les premières années n’ont pas été évidentes. Il fallait faire connaître notre produit. Je faisais le tour des magasins. Il y avait beaucoup de scepticism­e », poursuit-il.

Au fil des ans, l’entreprise est parvenue à charmer les consommate­urs.

Si bien qu’en 2021, l’orpailleur célèbre ses noces d’argent avec la SAQ.

La compagnie, qui vient de terminer la meilleure année dans son histoire en termes de vente, vend trois produits sur les tablettes de la société d’état.

« On n’arrive plus à répondre à la demande. Évidemment, j’en rêvais. C’est un heureux problème pour un producteur », confie l’homme d’affaires, dont l’entreprise devrait continuer de grossir.

« Je peux même dire au nom de tous les producteur­s d’ici, on manque tous de vins, aujourd’hui », ajoute-t-il.

HAUSSE DES VENTES

Durant son exercice financier 2020-2021, la SAQ a vu ses ventes pour les produits québécois bondir de 28,5 %, pour atteindre 593 millions $. Une hausse a été enregistré­e tant pour les vins que pour les spiritueux.

« Oui, la COVID-19 a peut-être accéléré le rendez-vous » entre les Québécois et les vins d’ici, concède Charles-henri de Coussergue­s.

« On voyait toutefois une forte progressio­n depuis cinq ans », nuance-t-il, saluant le travail de la SAQ ces dernières années visant à mettre la lumière sur les produits du Québec.

À travers son réseau, la SAQ compte près de 1000 produits québécois.

Charles-henri de Coussergue­s affirme également que la société d’état est une belle vitrine pour donner de la crédibilit­é aux produits d’ici.

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PHOTO D’ARCHIVES COURTOISIE Le vigneron et copropriét­aire de l’orpailleur, Charles-henri de Coussergue­s.

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