Quel sera l’impact des fermetures pour les élèves ?
Fébriles à l’idée de revoir leurs élèves en classe, des enseignants s’inquiètent de l’impact de ces quatre semaines d’école en ligne sur leurs élèves, alors que la fin de l’année scolaire arrive à grands pas.
Jessica Poirier-brousseau enseigne à des jeunes de sixième année dans une école primaire de Québec. Certains n’ont pas été aussi assidus en ligne qu’en classe et pourraient avoir accumulé beaucoup de retard, craint l’enseignante.
« Il y a des élèves que je n’ai quasiment pas vus de tout le mois, il y en a qui n’ouvrent jamais leur caméra, qui ne semblent juste pas être là. Je suis extrêmement inquiète pour ces quelques élèves. Un mois, c’est énorme », a-t-elle laissé tomber, lorsque Le Journal s’est entretenu avec elle la semaine dernière.
Mme Poirier-brousseau se demande si le ministère de l’éducation reverra ses consignes concernant l’évaluation des élèves, alors que le deuxième et dernier bulletin comptera pour 65 % de la note finale cette année.
« Ça serait ridicule de maintenir cette évaluation alors qu’on aura été un mois à la maison. C’est mettre une pression énorme sur nos élèves », affirme-t-elle.
PIRE POUR LES PLUS VIEUX
Au secondaire, les inquiétudes sont encore plus grandes puisque l’enseignement en ligne se poursuit.
« Une fermeture d’un mois en avril, ça fait mal. Souvent, on commence la révision de la matière en mai », explique l’enseignante de français Annie Lagacé.
Au Syndicat de l’enseignement de la région de Québec, on confirme que plusieurs profs réclament des modifications au bulletin.
STATU QUO
Or aucun changement n’est envisagé pour l’instant, indique-t-on au cabinet du ministre de l’éducation, Jean-françois Roberge.
Interpellé à ce sujet la semaine dernière, son directeur stratégique, Jean-françois Del Torchio, a affirmé que « les enseignants continuent d’évaluer les apprentissages des élèves et à faire des observations […] par d’autres moyens que des épreuves en classe » pendant les cours en ligne.
« Les enseignants ont toute l’autonomie professionnelle pour déterminer les apprentissages prioritaires à enseigner et ils ont la responsabilité de la constitution des résultats des élèves dont ils ont la charge », a-t-il ajouté.