Il faut surtout changer la culture de travail
Les avocats en droit du Travail appellent de la reconnaissance légale du droit à la déconnexion, mais soulignent que la loi ne peut pas à elle seule changer la culture de travail.
« La loi est importante pour les travailleurs qui décident d’exercer leur droit », souligne Me Wassim Garzouzi du cabinet Raven Law, à Ottawa.
Or, à l’heure actuelle, le Code du travail canadien ne reconnaît pas le droit à la déconnexion.
Il ne prévoit pas non plus de compensation pour un travailleur qui échange des messages professionnels le soir ou le week-end.
Pour Me Garzouzi, si les employeurs étaient obligés de payer des heures supplémentaires chaque fois qu’ils sollicitent un employé en dehors de ses heures de service, ils y penseraient à deux fois.
Mais « imposer une compensation ne réglera pas le problème. Si vous êtes connectés 24/7, même si vous êtes payés pour, ça a un impact sur votre santé et sur votre qualité de vie », réplique la ministre du Travail, Filomena Tassi.
BONNE VOLONTÉ
« Un changement législatif est une étape, mais ce n’est pas un tout, il faut une approche globale », concède Me Garzouzi.
Il ajoute que « l’application des lois comme des règles repose sur la bonne foi et la bonne volonté tant des employeurs que des employés. »
Volkswagen, par exemple, a été la première entreprise à bloquer ses serveurs de communication en Allemagne entre 18 h 15 et 7 h. Mais des salariés contournent le blocage en utilisant des canaux de communication personnels, non sécurisés.
Ici, 48 % des travailleurs du domaine des technologies sondés par la firme de ressources humaines Robert Half Technology ont indiqué qu’ils résisteraient mal à la tentation de consulter leurs courriels après les heures de bureau.