Le Journal de Quebec

Il faut surtout changer la culture de travail

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

Les avocats en droit du Travail appellent de la reconnaiss­ance légale du droit à la déconnexio­n, mais soulignent que la loi ne peut pas à elle seule changer la culture de travail.

« La loi est importante pour les travailleu­rs qui décident d’exercer leur droit », souligne Me Wassim Garzouzi du cabinet Raven Law, à Ottawa.

Or, à l’heure actuelle, le Code du travail canadien ne reconnaît pas le droit à la déconnexio­n.

Il ne prévoit pas non plus de compensati­on pour un travailleu­r qui échange des messages profession­nels le soir ou le week-end.

Pour Me Garzouzi, si les employeurs étaient obligés de payer des heures supplément­aires chaque fois qu’ils solliciten­t un employé en dehors de ses heures de service, ils y penseraien­t à deux fois.

Mais « imposer une compensati­on ne réglera pas le problème. Si vous êtes connectés 24/7, même si vous êtes payés pour, ça a un impact sur votre santé et sur votre qualité de vie », réplique la ministre du Travail, Filomena Tassi.

BONNE VOLONTÉ

« Un changement législatif est une étape, mais ce n’est pas un tout, il faut une approche globale », concède Me Garzouzi.

Il ajoute que « l’applicatio­n des lois comme des règles repose sur la bonne foi et la bonne volonté tant des employeurs que des employés. »

Volkswagen, par exemple, a été la première entreprise à bloquer ses serveurs de communicat­ion en Allemagne entre 18 h 15 et 7 h. Mais des salariés contournen­t le blocage en utilisant des canaux de communicat­ion personnels, non sécurisés.

Ici, 48 % des travailleu­rs du domaine des technologi­es sondés par la firme de ressources humaines Robert Half Technology ont indiqué qu’ils résisterai­ent mal à la tentation de consulter leurs courriels après les heures de bureau.

 ??  ?? WASSIM GARZOUZI
Avocat
WASSIM GARZOUZI Avocat

Newspapers in French

Newspapers from Canada