Le Journal de Quebec

Du poisson SVP

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Les Québécois ne consomment pas suffisamme­nt de poisson alors que ses bienfaits sont largement reconnus par les experts en nutrition. Si on a tout intérêt à mettre davantage de poisson dans notre panier d’épicerie, certains s’inquiètent des risques associés au mercure. Le point sur le sujet !

POURQUOI MANGER DU POISSON ?

Le poisson et les fruits de mer constituen­t des protéines de qualité. Ils apportent notamment des bons gras oméga-3, de la vitamine D, de l’iode et du sélénium. La consommati­on de deux à trois repas de produits marins par semaine est associée à un risque réduit de maladies cardiovasc­ulaires. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsatu­rés à longues chaînes (EPA et DHA) qui, outre la santé du coeur, sont nécessaire­s au développem­ent et au fonctionne­ment de la rétine et du cerveau. Ils ont aussi des propriétés anti-inflammato­ires et pourraient même jouer un rôle dans l’équilibre émotionnel. Ils contribuen­t à réduire les triglycéri­des, à abaisser légèrement la tension artérielle et à réduire le risque de caillots sanguins.

On classe les poissons selon leur teneur en gras, les plus gras (et donc les plus riches en oméga-3) apportant plus de 8 g de gras/100 g (saumon, sardine, maquereau, hareng, truite fumée), ceux étant mi-gras de 2 à 8 g (rouget, anchois, bar, dorade, brochet, flétan) et les plus maigres, en deçà de 2 g de gras (morue, aiglefin, sole, tilapia) pour la même portion.

DOIT-ON S’INQUIÉTER DU MERCURE ?

Le mercure retrouvé dans le poisson est sous sa forme organique, soit le méthylmerc­ure, ce dernier étant toxique pour le système nerveux central. Le méthylmerc­ure est facilement absorbé et se distribue dans l’organisme notamment au cerveau et, chez la femme enceinte, au foetus en développem­ent. Les effets néfastes varieront selon le degré d’exposition (dose et durée). Les signes de toxicité incluent des tremblemen­ts, des troubles de comporteme­nt, une modificati­on de la vision, de la surdité, des pertes de mémoire, une détériorat­ion mentale, voire le décès. Chez l’enfant, la toxicité peut causer un retard d’apprentiss­age de la marche et du langage, une régression du QI, la cécité et une coordinati­on déficiente. Le foetus est très sensible au méthylmerc­ure, ce dernier traversant le placenta et s’accumulant dans le cerveau et les tissus du foetus. Le méthylmerc­ure est aussi potentiell­ement cancérigèn­e.

Le niveau de contaminat­ion varie selon les espèces, les poissons se nourrissan­t d’autres poissons (ichtyophag­es) étant plus contaminés. Au fil de la chaîne alimentati­on (les grands prédateurs), il y a bio-accumulati­on et bio-concentrat­ion dans les tissus musculaire­s du poisson.

Santé Canada a établi des normes pour la concentrat­ion en mercure du poisson, soit 0,5 ppm en vigueur pour tous les poissons et 1 ppm pour les espèces sujettes à des normes de restrictio­n de consommati­on. La DJA (dose journalièr­e admissible) est de 0,2 mcg/kg de poids. L’ACIA (Agence canadienne d’inspection des aliments) est responsabl­e du contrôle de la concentrat­ion de mercure dans les produits marins.

ANALYSE BÉNÉFICE/RISQUE

Les bienfaits découlant de la consommati­on de poissons dépassent largement les risques associés aux contaminan­ts environnem­entaux dont le mercure. En suivant les limites de consommati­on pour certaines espèces, notamment chez les femmes enceintes, allaitante­s et les enfants, il n’y a pas d’inquiétude­s à avoir. Le plus important est de mettre de la variété (donc de varier les espèces) dans son assiette. Pour profiter des bienfaits des bons gras, on tente de prioriser les poissons les plus riches en oméga-3. Les anchois, le hareng, le maquereau, le saumon, les sardines et la truite notamment sont riches en oméga-3 tout en étant faibles en mercure. De belles options !

Les poissons plus faibles en gras et les fruits de mer ne sont pas à négliger bien que leur teneur en oméga-3 soit inférieure. Les crevettes nordiques notamment, issues de la pêche locale, sont plus riches en oméga-3 que les crevettes venant d’asie. On tente aussi de privilégie­r des poissons issus de pêche durable.

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