Le Journal de Quebec

Mason Toye et l’importance de l’art

- Dave Lévesque l Dlevesquej­dm

On a souvent tendance à percevoir les athlètes profession­nels comme des mordus qui ne vivent que pour leur sport et dans certains cas, c’est vrai. Mais ce n’est certaineme­nt pas la norme.

Prenons par exemple Mason Toye. L’attaquant du CF Montréal est très loin d’être unidimensi­onnel.

C’est un amateur d’art élevé par un père passionné de sports, mais aussi par une mère artiste peintre qui a eu une grande influence sur lui.

« L’art a toujours été prépondéra­nt dans notre famille », admet-il lors d’une récente conversati­on téléphoniq­ue.

« Ma mère tirait sa principale source de revenus de sa peinture quand j’étais adolescent, mais elle avait toutefois besoin de retrouver la vie de bureau et travaille maintenant à la Harlem School of Arts. Elle vend toujours des tableaux et elle collection­ne un peu. »

RELIÉS

Pour Mason Toye, le sport et l’art sont deux univers qui vont bien ensemble même s’il serait facile de penser le contraire.

« Pour moi, l’art et le sport s’agencent bien. J’ai toujours adoré étudier la technique dans le sport et je crois que ça se transpose dans l’art. Il y a quelque chose de très artistique dans un beau but et dans la constructi­on. »

Et si l’on regarde les buts qu’il marque, on ne peut que lui donner raison puisqu’il frappe avec fluidité et précision, un travail d’artiste.

« Les artistes comme les athlètes développen­t leur propre technique en prenant des petits détails d’autres artistes et athlètes. »

C’est un sujet qui le passionne et il l’avoue sans détour.

« Je pourrais vous en parler pendant toute la journée. »

RETOUR

Si l’on a discuté d’art avec l’attaquant de 22 ans, c’est parce qu’il s’est remis à la peinture et au dessin pendant la saison morte.

« J’en faisais quand j’étais jeune et j’ai recommencé il y a quelques mois. J’aime surtout dessiner et mettre mes idées sur papier. Je cherche encore ma niche. Je cherche encore l’artiste en moi et c’est ce que j’aime le plus faire. »

Pour le moment, il ne peut pas s’exprimer sur papier puisque tout son matériel est dans sa voiture, qui devrait bientôt arriver en Floride, où se trouve l’équipe.

Et quel est son médium de choix ? Il adore dessiner, mais a un penchant pour la toile.

« Quand j’ai les ressources nécessaire­s, la peinture est mon médium de choix et j’aime faire un peu de tout », résume Toye, qui est bien supervisé dans ses démarches artistique­s.

« Ma mère m’a suggéré de travailler sur la technique en trois dimensions et sur les ombrages. »

SOUPAPE

On l’a mentionné d’entrée de jeu, les athlètes sont souvent très pris par le sport, alors pour Mason Toye, dessiner ou peindre est une forme d’exutoire.

« C’est une soupape, on laisse l’instinct et l’esprit aller pour voir ce que ça va donner, c’est souvent dans ce temps-là qu’on fait les plus belles choses. »

« Et ça s’applique aussi au soccer, mes plus beaux buts sont ceux qui sont marqués par instinct au gré du jeu. »

Pour l’américain du New Jersey, c’est aussi une façon de laisser tomber les masques.

« Je ne me cache derrière rien d’autre, je vis dans le moment quand je peins ou je dessine. »

AU MUSÉE

Et pendant que ses coéquipier­s se détendent dans leur

chambre ou font les boutiques quand l’équipe est à l’étranger, il opte parfois pour une activité qui plairait à Laurent Duvernay-tardif, grand amateur d’art.

« Quand j’en ai le temps, il m’arrive d’aller visiter des musées quand on visite une ville. »

Et même s’il n’a passé qu’un mois à Montréal cet hiver, il a déjà fait des démarches pour s’initier à la vie culturelle de la ville.

« J’ai déjà ma carte de membre au Musée des Beaux-arts de Montréal. Je n’ai pas encore eu le temps d’y aller, mais je vais le faire dès que nous serons de retour en ville. »

POUR RESTER

L’arrivée de Toye avec le club montréalai­s s’est faite dans un contexte particulie­r puisque plutôt que de rejoindre l’équipe à Montréal l’automne dernier, il s’est retrouvé dans son New Jersey natal, domicile temporaire du club en 2020.

Mais il a entrepris des démarches pour s’installer dans la métropole parce qu’il a l’intention d’y rester longtemps et parce que c’est une ville qu’il a rapidement appris à apprécier en la visitant.

« J’ai un appartemen­t à Montréal depuis le mois de janvier et j’adore le quartier où j’habite, je l’ai apprécié pendant le mois que j’y ai passé. »

« Mais c’est aussi un peu idiot parce que je paie actuelleme­nt un loyer pour un endroit où je ne vis pas. Mais je sais que ce ne sera pas ma seule année ici et qu’on va aussi revenir en ville éventuelle­ment. »

On vous le dit, Mason Toye n’est pas un athlète profession­nel typique. Il faut un peu penser à Amir Lowery, un passionné de photograph­ie qui a passé la saison 2011 avec l’impact. Un artiste doublé d’un bon athlète.

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PHOTO AFP Mason Toye (numéro 13, à la droite extrême) est un fin renard autour du filet adverse, mais c’est aussi un individu qui a besoin d’une soupape et l’art en est une très bonne pour lui.

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