Le Journal de Quebec

Le fédéral fait fausse route

- Steven Guilbeault

AGENCE QMI | Les Amis de la radiodiffu­sion déplorent que le projet de loi C-10 du gouverneme­nt Trudeau favorise des joueurs comme Netflix et Facebook au niveau fiscal sans les obliger à financer adéquateme­nt la culture au pays.

En entrevue à QUB radio, le directeur des Amis de la radiodiffu­sion, Daniel Bernhard, a expliqué que les entreprise­s américaine­s et canadienne­s n’ont pas droit aux mêmes règles ni au même encadremen­t.

La taxation proposée de 3 % des revenus des GAFA – Google, Apple, Facebook et Amazone – au Canada est bien en deçà de ce que paient les entreprise­s canadienne­s.

« Je ne comprends pas pourquoi le gouverneme­nt agit comme ça... Les compagnies comme Facebook, par exemple, qui vendent de la publicité ciblée par les données personnell­es amassées sans permission, ce sera 3 % de leurs revenus canadiens. Québecor, par exemple, paie 26 % [de ses revenus]. Donc je voudrais savoir où je peux m’inscrire pour le 3 % », a dit M. Bernhard.

UN PROJET « PLEIN DE TROUS »

Selon lui, les libéraux ont voulu corriger la Loi sur la radiodiffu­sion en proposant un projet dde loi « plein de troous » et le minisstre du Patrimooin­e canadien, Steven Guilbeault, n’« était pas préparé » pour défendre les acctions de son gouuvernem­ent. Pouur Les Amis de la raadiodiff­usion, le délai immposé par les conservate­urs, qui veulent marquer des points au Canada anglais en demandant l’interventi­on du ministre de la Justice, David Lametti, est « très dommage » parce que des centaines de millions de dollars ne sont pas perçus auprès des GAFA en raison de ce « délai pour le financemen­t de notre contenu, pour le financemen­t de notre culture ».

Mais les libéraux ne sont pas non plus « pressés » de faire avancer C-10, selon M. Bernhard.

« Nous avons d’un côté un gouverneme­nt qui donne l’impression de résistance aux GAFA et qui a présenté un projet de loi avec beaucoup de trous » et d’un autre côté « il y a les conservate­urs qui causent des problèmes ».

L’applicatio­n de la TPS à la facture de Netflix, par exemple, va rapporter de l’argent à Ottawa, mais les revenus ne seront toujours pas imposés.

« Mais l’impôt corporatif n’est pas appliqué, donc ce n’est pas une taxe pour les services numériques, c’est une taxe pour quelques services numériques. Et beaucoup sont exemptés. On parle d’un service comme Netflix qui gagne environ 1,5 milliard $ au pays. On parle d’environ 400 millions $ qui ne sont pas payés [au gouverneme­nt], qui sortent du pays et vont directemen­t dans les poches des actionnair­es de Netflix », a indiqué M. Bernhard.

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