Dans la course ou pas ?
Avec le départ de Régis Labeaume s’ouvre tout un monde de possibilités pour la campagne électorale municipale à Québec, qui vient subitement de prendre une tout autre tournure.
Tant qu’il y était, le maire bénéficiait de la faveur populaire avec une large avance. C’est ce que confirmait encore notre plus récent sondage Léger, en février. Le maire sortant obtenait une majorité et battait à lui seul tout le score des opposants réuni.
Puis, la tendance historique est lourde : les gens de Québec n’ont pas montré la porte à un maire depuis 1938.
En conséquence, j’ai souvent dit et écrit que le jour où Régis Labeaume partirait, on verrait se pointer des candidats d’envergure pour lui succéder à la tête de la Ville de Québec. Ce jour étant arrivé, il est intéressant de réfléchir aux différentes possibilités.
D’une part, il est possible que des candidats (es) surprises fassent irruption dans la course, et ce jusqu’à la fin de l’été. C’est ce qu’avait fait la défunte mairesse Andrée Boucher, en 2005, battant à plates coutures l’avocat Marc Bellemare, qui avait profité auparavant d’une bonne avance.
Une telle éventualité laisserait toutefois peu de temps pour se préparer à l’aspirant (e) maire (esse).
NOMS QUI CIRCULENT
En plus des candidats qui se présentent déjà, plusieurs autres noms ont commencé à circuler plus sérieusement, à commencer par celui de Sam Hamad, ex-ministre et président du Conseil du trésor à l’assemblée nationale. Il avait renoncé à se présenter en début d’année, mais comme Régis Labeaume s’en va, j’ai bien l’impression qu’il va faire le saut.
Apprécié des gens de Québec, qu’il a représentés à titre de ministre responsable de la région, M. Hamad possède une importante feuille de route en politique et compte de nombreuses réalisations dans la capitale. Il a notamment contribué à doter Québec d’un amphithéâtre neuf et à l’aménagement de la Promenade Samuel-de Champlain.
Nathalie Normandeau ferait pour sa part une excellente candidate, mais elle s’est empressée de refermer la porte, hier. L’ex-vice-première ministre du Québec vient de signer un important contrat de radio à Montréal et entend le respecter. Qui sait, on pourrait la revoir dans quatre ans. Il est permis de rêver.
Peut-on penser à un mandat de transition pour le ou la successeur (e) de M. Labeaume ? D’autant plus avec la mise en chantier du tramway qui s’en vient, et qui laisse entrevoir un mandat difficile en raison des travaux ? En raison du contexte, je n’écarterais pas cette possibilité, même si ce n’est pas coutume à Québec.
DAUPHINE DE LABEAUME
En ce qui concerne M. Labeaume, la rumeur veut qu’il présente la semaine prochaine sa dauphine, soit Marie-josée Savard, vice-présidente du comité exécutif. Cette dernière, malgré tout son potentiel, souffre pour le moment d’un déficit de notoriété. M. Labeaume y a largement contribué en attendant aussi longtemps pour annoncer son départ.
Aussi, Équipe Labeaume, même s’il change de nom, lui demeurera associé ainsi qu’à ses réalisations. Le défi, pour un dauphin ou une dauphine, sera donc important pour parvenir à se distinguer.
Il faut remonter à 1977 pour trouver un maire de Québec qui a fait élire son dauphin, soit Gilles Lamontagne qui avait présenté Jean Pelletier, avec qui il avait fondé le Progrès civique. Ce dernier s’était assuré que les élus, au sein du parti, étaient à l’aise avec ce choix. Il lui avait pavé la voie, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent pour le maire sortant.