Nouvelle poursuite de 1,7 M$ contre Gilbert Rozon

Après la comédienne Patricia Tulasne, c’est au tour de la réalisatrice Lyne Charlebois de poursuivre au civil Gilbert Rozon, à qui elle réclame 1,7 million $ pour un viol qui serait survenu en 1982.

« Depuis presque 40 ans,

[Mme Charlebois] subit les séquelles de cette agression qui a profondément altéré le cours de sa vie », peut-on lire dans la poursuite civile déposée hier au palais de justice de Montréal.

Mme Charlebois, une réalisatrice primée, explique dans le document de cour avoir été violée à 24 ans, alors qu’elle devait discuter d’un contrat avec Rozon.

Après une brève rencontre le matin, Rozon se serait présenté chez la femme en soirée, partageant même un repas avec cette dernière et son conjoint avant de la leurrer chez lui.

« Elle ne s’imaginait pas qu’il en profiterait pour la violer », déplorent ses avocats, dans la poursuite. Pétrifiée par la peur

Car une fois chez Rozon, ce dernier aurait fumé un joint avant de tirer la femme vers la chambre, avec « un regard de fou », pour la violer.

« Pétrifiée par la peur, elle fige, indique la poursuite. Elle est en état de choc. »

Mme Charlebois dit avoir raconté son histoire à plusieurs personnes, malgré la honte et la colère. Elle aurait ensuite voulu porter plainte en 1998, mais des policiers l’en auraient dissuadée. Puis, en 2017, elle a fait une sortie publique avec huit autres femmes, ce qui a précipité la chute du magnat de l’humour.

Une action collective de 10 millions $ a ensuite été intentée contre Rozon, mais la Cour d’appel a estimé que chaque femme devait poursuivre individuellement. Et c’est exactement ce qu’a fait Mme Charlebois en rappelant que le viol allégué avait nui à sa vie personnelle, mais aussi à son travail.

« Je ne ferai aucun commentaire sur les poursuites judiciaires à ce moment-ci, a dit Rozon dans une déclaration transmise au Journal.

J’ai donné le mandat à mes avocats de prendre les mesures qu’ils jugeront appropriées afin d’assurer ma défense. »