Liberté sous caution rejetée six mois avant le procès
JOLIETTE | Six mois avant son procès pour meurtre, Benoit Cardinal a tenté d’être remis en liberté pour aller vivre à 30 minutes de la frontière américaine, chez sa cousine qu’il n’avait pas vue depuis trois ans.
Une requête que la juge Johanne St-gelais a rejetée, notamment pour préserver la confiance du public en l’administration de la justice.
« À ce stade-ci, l’encadrement proposé pour la remise en liberté du requérant est insuffisant, en regard de la situation personnelle et psychologique du requérant », a tranché la magistrate dans une décision de 12 pages qui était jusqu’ici frappée d’une ordonnance de non-publication.
Le jury qui délibère actuellement n’est donc pas au fait de ces informations.
Selon la juge St-gelais, la cousine de Benoit Cardinal « [minimisait] la charge et la responsabilité d’agir à titre de caution ».
Annie Leclerc était prête à mettre en garantie la somme de 50 000 $, en plus d’assumer divers frais liés à la sortie de son cousin, comme sa nourriture, son habillement, ses transports à la cour et au bureau de ses avocats, ainsi que le coût très onéreux d’un bracelet électronique pour connaître les déplacements de l’accusé.
LA FAMILLE POUR LA VIE
Lorsque Me Ghassan Toubal, de la défense, lui a fait remarquer qu’elle misait gros – la vaste majorité de ses avoirs – sur un homme accusé de meurtre, celle-ci n’a pas bronché.
« J’ai confiance en Benoit. Il est dans ma vie depuis longtemps, il ne m’a jamais menti. Je suis la seule qui est là pour lui et c’est important pour moi parce que la famille, c’est là pour la vie », a répondu la dame de 38 ans.
Contre-interrogée par Me Valérie Michaud, de la Couronne, Mme Leclerc a toutefois dû admettre qu’elle ne connaissait que très peu de choses sur la situation financière critique et l’état de santé fragile de son cousin.
Bien qu’elle lui ait parlé au téléphone durant son incarcération, la résidente du canton d’havelock, en Montérégie, n’avait pas vu Benoit Cardinal depuis trois ans.
« Ce que je connais de Benoit, ce n’est vraiment pas quelqu’un qui aime la violence, donc ce serait très étonnant [que] les faits qui sont allégués [soient vrais] », s’est-elle justifiée.