Le Journal de Quebec

Un appel du pied d’ottawa à Québec

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

OTTAWA | Le fédéral veut offrir la résidence permanente à plus de travailleu­rs essentiels qui aident le pays à traverser la crise sanitaire, mais attend que Québec suive la musique.

À la demande de la province, le Programme spécial des demandeurs d’asile en période de COVID-19 s’applique actuelleme­nt uniquement à ceux qui ont donné des soins directs aux malades pendant au moins 120 heures, entre mars et août 2020.

« Il n’y a aucune raison qui justifie ça. L’automne et l’hiver ont été horribles en termes de COVID aussi. J’ai des gens qui ont bien plus que 120 heures. Mais dans la deuxième et la troisième vague, donc qui ne sont pas admissible­s », déplore Guillaume Cliche Rivard, de l’associatio­n québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigratio­n.

Ceux qui désinfecte­nt les corridors des hôpitaux ou qui travaillen­t dans l’industrie alimentair­e ne sont pas non plus admissible­s au programme.

« C’est hypocrite, estime Marjorie Villefranc­he, de la Maison d’haïti. Toutes ces personnes travaillen­t fort pour nous. L’a-t-on oublié? »

RELANCE ÉCONOMIQUE

« Je comprends très bien les sacrifices que font les demandeurs d’asile dans nos communauté­s », assure au Journal le ministre fédéral de l’immigratio­n Marco Mendicino.

Conscient des limites du programme, il indique que, de son côté, « les portes sont ouvertes » pour élargir les critères d’admission. Il souligne « espérer » que son homologue du Québec, Nadine Girault, soit du même avis.

« Avec les immigrants, on peut accélérer la relance de l’économie », insiste M. Mendicino, ajoutant que « l’immigratio­n est essentiell­e à la vitalité de la communauté francophon­e » compte tenu du vieillisse­ment accéléré de la population.

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