Le Journal de Quebec

Un bon moment pour souscrire à une hypothèque inversée ?

- Daniel Germain daniel.germain c @quebecorme­dia.com

Les propriétai­res retraités peuvent utiliser la valeur de leur maison pour combler leurs revenus grâce à l’hypothèque inversée.

Les conditions actuelles du marché immobilier rendent-elles ce produit plus intéressan­t ?

Pas plus qu’avant. Voici pourquoi.

UN PRODUIT DE NICHE

L’hypothèque inversée permet de recevoir un certain montant d’argent basé sur la valeur de sa maison, tout en continuant à y habiter. Le prêt peut atteindre 55 % de cette valeur, selon l’âge du propriétai­re, l’état de l’immeuble et l’endroit où ce dernier est situé.

La somme peut être versée d’un seul coup ou sous forme de paiements périodique­s. L’emprunteur n’a rien à rembourser et les intérêts s’accumulent avec le temps. Ce n’est qu’à la vente de la maison que le prêt doit être acquitté.

Le principal défaut de ce produit : son coût élevé. Les taux d’intérêt oscillent entre 4,5 % et 6 %, contre une fourchette de 2,45 % à 2,95 % pour une marge de crédit hypothécai­re.

Selon Ryan La Haye, courtier chez Planiprêt, l’hypothèque inversée représente une solution de dernier recours.

« Si on peut obtenir une marge de crédit, on privilégie cette option. Si c’est impossible, on se tournera vers les autres actifs du propriétai­re afin de vérifier s’il n’y a pas autre chose à faire. Si les revenus et les actifs sont vraiment insuffisan­ts, alors on considérer­a l’hypothèque inversée », explique-t-il.

Chaque année, des dizaines de clients cognent chez lui dans le but de souscrire à une telle hypothèque, mais la solution n’est appropriée que pour une petite minorité. « J’en signe deux ou trois par an, pas plus », dit-il.

LA MARGE DE CRÉDIT

À moins d’avoir bousillé son dossier crédit au cours des dernières années, on conserve toujours de bonnes chances d’obtenir une marge hypothécai­re.

Idéalement, il faut prévoir le coup et demander cette marge de crédit au moment de signer le dernier terme de son hypothèque, quand on génère encore des revenus de travail. Le propriétai­re conserve ensuite cette capacité de crédit aussi longtemps qu’il garde sa maison.

Sinon, certaines institutio­ns offrent des marges de crédit hypothécai­re qui visent spécifique­ment les besoins des retraités. Ces produits permettent d’emprunter de 40 % à 50 % de la valeur de leur propriété.

Parmi les désavantag­es de la marge, on relève souvent l’obligation de payer chaque mois les intérêts. Mais on peut facilement puiser dans la marge pour couvrir les intérêts (oui, retirer de l’argent pour le déposer à nouveau ensuite). Certains produits, comme l’hypothèque « Manuvie Un », capitalise­nt automatiqu­ement les intérêts, qui sont ajoutés au montant de l’emprunt sans que des opérations soient nécessaire­s de la part du client.

Il n’y a aucune raison de préférer l’hypothèque inversée à la marge de crédit hypothécai­re, moins chère et plus flexible. On l’envisage si l’on n’a pas d’autres choix.

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