Qu’est-ce qui se passe avecmonquébec?
L’argent, c’est comme de l’engrais, il faut le répandre partout, sinon il pue.
– Jean-paul Getty
Pour ceux et celles qui se demandent encore pourquoi il faut se battre pour préserver la langue française comme langue parlée au Québec, je voudrais vous éclairer. Saviez-vous que de nos jours, dans un quartier de l’est de Montréal, on me remercie et on s’excuse en anglais, alors qu’il est évident que je suis francophone ?
Dans une succursale d’une grande enseigne de fournitures de bureau, pas plus tard que la semaine dernière, le préposé à l’accueil ne parlait que l’anglais. Qui l’a mis là, vous pensez ? Probablement un francophone de souche. Parce que oui, nos Québécois d’aujourd’hui, qui majoritairement détestent le PQ, se plaisent à valoriser l’autre langue du pays.
Grâce au « Bonjour/hi » valorisé du temps des libéraux que notre petit peuple de « pure-laine » a élus pendant quatorze ans de suite, les immigrants allophones ont compris le message, à savoir qu’on parle anglais au Québec, donc qu’on n’a pas à se forcer pour apprendre le français. Comme notre beau peuple de francophones se fout complètement de son identité, pourquoi les gens venus d’ailleurs s’en préoccuperaient-ils ?
Et notre glissement vers l’anglicisation ne se limite pas à notre laxisme envers les immigrants, il concerne également notre fonctionnement quotidien. Avez-vous remarqué à quel point, à l’égal des Français de France d’ailleurs, nous émaillons notre discours d’expressions anglaises, nous recommençons à nommer nos entreprises en anglais et nous donnons des noms anglais à nos enfants ?
Alors, je vous l’annonce officiellement : elle est terminée pour moi la bataille de la langue ! Car dans le fond, un peuple qui veut se laisser assimiler, on le laisse faire à sa guise. La honte d’être francophone, ça dure pas mal plus longtemps qu’on pense. Ça semble être dans notre ADN de vouloir nous fondre dans la masse des anglophones.
Je dois me résigner à faire le triste constat qu’ici, comme en France d’ailleurs, on n’a pas de fierté. Jamais un Italien ou un Espagnol ne renierait sa langue comme nous le faisons avec la nôtre. Eux, ils exhibent leur langue comme un signe distinctif dont ils sont fiers.
On préfère comme toujours garder la tête dans le sable, pendant qu’on se laisse disparaître petit à petit, tout en disant encore une fois que c’est la faute des autres, notre éternelle excuse.
Voilà la réalité
Quoique triste, votre constat est réaliste. Mais pourquoi lâcher alors qu’un certain mouvement de revalorisation du français semble se dessiner depuis quelque temps ? Si on ne peut plus compter sur la constance de gens conscientisés comme vous, sur qui va-t-on pouvoir s’appuyer pour livrer bataille ? Qu’on se le dise, aucun combat de cette envergure n’est facile à gagner. Mais il s’avérera encore plus facile à perdre, si ses plus valeureux soldats quittent le champ de bataille comme vous menacez de le faire.
Triste constat
Que manque-t-il aux mâles québécois pour s’en prendre aux femmes comme ils le font à répétition ces derniers temps ? Le nombre de féminicides commis a de quoi donner la nausée à quiconque est sain d’esprit. Sans parler de toutes ces directrices de maison d’accueil pour femmes qui nous disent à pleines pages des journaux qu’on n’a même pas idée de ce qui se passe dans les chaumières, et qui éclatera certainement lors du grand déconfinement. On attend quoi pour agir ?
Une femme
Je pense avec désolation qu’il aura peut-être fallu tous ces drames des derniers mois pour mettre des images sur un phénomène insidieux qui couve depuis toujours, mais dont on parle peu parce que les victimes le vivent dans le secret. Il fallait peut-être ça pour éveiller nos dirigeants à l’urgence de répondre aux demandes des responsables des maisons d’hébergement qui clament leur besoin de financement depuis si longtemps. Sans parler de tout le volet « éducation » qui doit être entrepris pour montrer la vraie couleur du phénomène.