Le Journal de Quebec

Dans les méandres de la vaccinatio­n en Ontario

- GUILLAUME ST-PIERRE Chef du bureau parlementa­ire à Ottawa c guillaume.st-pierre2 @quebecorme­dia.com

Je vous envie, amis du Québec. Mais plus pour longtemps.

Pendant que vous êtes des millions à réserver, en deux temps trois mouvements, votre vaccin contre la COVID-19 sur Clic Santé, ici, en Ontario, c’est la roulette du code postal.

Vous habitez dans une zone chaude ? Vous avez 18 ans ou plus ? Par ici la vaccinatio­n... à condition de savoir comment vous y inscrire et si vous êtes dans un quartier désigné !

Suis-je du bon côté de la rue ? Qui sait !

La confusion est telle qu’un groupe de citoyens a créé un outil en ligne pour s’y retrouver.

FOUILLIS

Et que dire de la vaccinatio­n en pharmacie, qui opère un système en parallèle ? Kafkaïen.

J’ai tenté le coup la semaine dernière. Impossible d’encercler une date sur le calendrier.

Je suis pourtant admissible depuis un certain temps, car j’aurai 40 ans cette année.

Mes démarches m’ont fait comprendre que la vaccinatio­n en pharmacie, en Ontario, visait principale­ment à donner de faux espoirs.

D’abord, le système de prise de rendez-vous est un véritable fouillis.

Voici le message que j’ai reçu, au bout de l’exercice :

« Votre temps d’attente dépendra de la disponibil­ité des doses de vaccin contre la COVID-19. Cela pourrait prendre plusieurs semaines ou mois. Vous serez en mesure de réserver une date de vaccinatio­n lorsque vous recevrez un lien pour vous enregistre­r. »

Mon nom figure quelque part sur une liste d’attente.

Pardon, DES listes d’attente.

Car, voyez-vous, non seulement n’y a-t-il pas de guichet unique pour la vaccinatio­n en pharmacie, mais on doit aussi s’inscrire auprès de chacune des succursale­s d’un même groupe, comme Rexall ou Pharmaprix (Shoppers).

Pour en avoir le coeur net, je me suis rendu dans une des succursale­s où je suis inscrit.

J’ai rapidement compris que j’avais perdu mon temps.

« Nous n’avons vacciné personne depuis trois semaines ! » m’a lancé le sympathiqu­e pharmacien sur place.

« À mon avis, vous devrez attendre

Mes démarches m’ont fait comprendre que la vaccinatio­n en pharmacie, en Ontario, visait principale­ment à donner de faux espoirs.

que vous soyez admissible selon votre groupe d’âge auprès de la Santé publique. »

RÔLES INVERSÉS

Je vais vous avouer que tout cela m’étonne.

C’est bien la première fois que le système de santé en Outaouais se montre plus performant que celui de l’autre côté de la rivière.

Ici, quand on souhaite se faire soigner rapidement, on met le cap sur l’ontario.

Au moins, la CAQ a reconnu le problème, en promettant d’y construire un nouvel hôpital.

Tout cela pour dire que les rôles sont inversés depuis le début de la campagne de vaccinatio­n.

Le Québec peut s’en féliciter.

À MON TOUR

Comme je serai de nouveau résident québécois la semaine prochaine, je n’ai pas pu résister.

Je suis allé, hier, sur Clic Santé. Comme des millions d’entre vous, j’ai réservé mon vaccin en 30 secondes.

J’ai fait trois clics, et puis sont apparus une date, une heure, mon billet pour la « liberté ».

Pendant un moment, j’ai eu peine à y croire, comme une douce euphorie.

Ça commence du bon pied, ce retour au bercail.

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