Le malaise de Radio-canada
Depuis un peu plus d’un an, la mouvance que l’on nomme « conspirationniste » a pris sa place au coeur de la pandémie.
Sous cette étiquette trop englobante et terriblement imprécise, dont on abuse, on retrouve des tendances contrastées. Entre les vrais conspirationnistes qui s’abreuvent de théories farfelues et ceux qui s’opposent aux principales mesures sanitaires parce qu’ils les jugent inefficaces, sans pour autant contester la réalité de la pandémie, il n’y a pas vraiment de points communs.
CONSPIRATIONNISTES
Il n’en demeure pas moins que ce mouvement protestataire a pris une grande place dans notre vie publique.
Radio-canada a décidé d’aller à sa rencontre. Le journaliste Simon Coutu a réalisé un balado à son sujet.
Mais dimanche, Radio-canada semblait mal à l’aise avec son enquête et a publié hier une mise au point pour se justifier de lui avoir donné la parole.
Radio-canada pose la question : « Comment témoigner de ce mouvement (puisqu’on ne peut pas, comme média, occulter cette réalité) tout en nous assurant que notre couverture n’offre pas une visibilité démesurée, voire indue, à une minorité, surtout si ses prétentions s’appuient sur des bases non scientifiques ? »
Mais une chose me chicote : pourquoi une mise en garde cette fois en particulier ? Je serais curieux de savoir quels sont les critères à l’origine d’une telle mise en garde. Qui décide des courants auxquels on doit donner de la visibilité et de ceux dont on ne doit pas parler ?
ANTISCIENCE
Le diffuseur public devrait peut-être faire une semblable mise en garde lorsqu’il offre une tribune aux partisans du définancement de la police qui s’imaginent que la police québécoise est une force de persécution coloniale des « minorités ».
Il devrait peut-être faire de même devant ceux qui contestent l’existence des sexes au nom de la théorie du genre ?
À ce que j’en sais, eux aussi contestent la science au nom d’une idéologie.