Le Journal de Quebec

Ouvrir des sentiers, toute une aventure

- JULIEN CABANA julien.cabana@quebecorme­dia.com

Trop souvent, on tient les choses pour acquises. On se présente à un point de départ et l’on passe la journée à circuler en sentier en profitant pleinement de notre aventure. Ce que l’on oublie trop souvent, c’est qu’une armée de bénévoles prépare tout pour nous.

Pour en savoir plus long sur l’ensemble du processus de l’ouverture d’une saison de quad, j’ai discuté avec le président du Club VTT de la Matapédia, M. André Blouin.

« Nous avons 720 kilomètres de sentiers. Avant de rouler sur notre territoire, nous avons du travail que je qualifiera­is d’administra­tif, d’expliquer l’expert. Nous devons donc commencer par vérifier si notre carte est toujours valide, en prenant le temps de vérifier les correction­s des sentiers que nous avons dû faire durant l’hiver, entre autres avec la perte de droit de passage. Comme nous voulons offrir le maximum aux quadistes qui circulent dans nos sentiers, annuelleme­nt, nous faisons la tournée des différents points d’attrait qui offrent des vues imprenable­s sur l’arrière-pays. Nous en créons de nouveaux, ce qui signifie qu’encore là, il faut changer la carte.

Par la suite, il faut financer la carte et la monter parce que nous faisons tout par nos propres moyens. Nous l’imprimons à 70 000 exemplaire­s. Tous les membres de la Fédération québécoise des clubs quads en reçoivent une copie. »

Avant de mettre le point final à tout cela, il reste un dossier très important à régler.

« Nous devons terminer avec ce que je qualifie de travail plate, la négociatio­n des droits de passage. Nous en avons 412 sur notre territoire. Tous ces travaux que je viens de vous mentionner sont faits entièremen­t bénévoleme­nt par notre équipe. »

Il leur faut aussi obtenir tous les droits de traverse des chemins publics.

LE GRAND NETTOYAGE

À la fin de mai, tous les bénévoles du club participen­t à l’opération du grand nettoyage.

« Le dernier samedi de mai, entre 95 et 105 bénévoles se rendent sur les sentiers pour faire la grande opération nettoyage, d’expliquer le président. Nous les divisons en 14 équipes. Ils partent le samedi matin avec des équipement­s qu’on leur fournit. En plus, ils ont deux scies mécaniques, une débroussai­lleuse et une personne qui doit ramasser les branches à mesure. Ils font le tour des sentiers. Cette année, les choses devraient être plus simples en raison du printemps hâtif que nous avons connu. En temps normal, à ce temps-ci de l’année, il n’est pas rare d’avoir les deux pieds dans la neige en altitude. »

Leur travail est donc de sécuriser les sentiers et de rapporter une liste des travaux qui devront être faits avec de la machinerie lourde.

« Il arrive parfois de trouver un pont qui n’est plus sécuritair­e ou qui a été endommagé par des camions de transport de bois, par exemple. Ils doivent aussi replacer la signalisat­ion droite afin que tout soit parfait. Sur notre territoire, nous avons près de 9500 panneaux de signalisat­ion. »

La Nature peut aussi compliquer la vie des clubs.

« Les gros vents qui soufflent souvent en hiver peuvent causer des dommages en faisant par exemple tomber des arbres en travers des sentiers. Il faut les dégager. S’il tombe un arbre par kilomètre de sentier chez nous, cela signifie que nous aurons

720 arbres à ramasser et à couper à la bonne mesure pour que le propriétai­re du terrain puisse l’utiliser ou le revendre. S’il y en a deux, on parle ici de 1440 arbres. »

Pendant la même période, une équipe de bénévoles travaille à mettre en ordre la machinerie et les équipement­s qui seront utilisés en cours de saison.

LA TECHNOLOGI­E AU RENDEZ-VOUS

Si vous utilisez les sentiers du Club VTT de la Matapédia, vous pouvez avoir accès à une technologi­e de pointe qui vous aidera à circuler de façon sécuritair­e et à découvrir les sites un peu partout sur le territoire.

« Nous devons tenir à jour notre réseau pour le GPS parce que bien des amateurs ne circulent maintenant qu’avec leur GPS. Cet appareil très utile ne peut pas deviner. S’il y a eu des changement­s sur les parcours, il faut les intégrer dans le système. Nous travaillon­s à insérer toutes les modificati­ons de sentiers pour que les gens évitent les mauvaises surprises. Nous devons aussi bien alimenter l’applicatio­n iquad de la Fédération, utilisée par de nombreux amateurs. Il faut le faire annuelleme­nt et au besoin durant la saison, s’il y avait des changement­s. Nous avons aussi une applicatio­n qui permettra aux gens qui la possèdent de pouvoir avoir des explicatio­ns sur les différents sites que nous avons identifiés dans les sentiers. En arrivant sur place, le téléphone de la personne va se connecter au Beacon, grâce auquel les informatio­ns sont disponible­s. Ils peuvent les lire ou les entendre. Par exemple, s’ils arrivent sur le site que nous avons baptisé La grippe espagnole, ils vont pouvoir tout savoir sur cette époque marquante de l’histoire du Québec. »

Tout ce que souhaitent André Blouin et son équipe, c’est que les quadistes qui fréquenter­ont leur territoire soient en sécurité, bien informés et capables de se retrouver en tout temps.

Cet exercice annuel, il se répète chez les 125 clubs membres de la Fédération qui entretienn­ent les 15 000 kilomètres de sentiers praticable­s au Québec.

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PHOTO COURTOISIE Un des sentiers du club longe le lac Matapédia et offre une vue panoramiqu­e impression­nante sur cet immense plan d’eau.
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