Le Journal de Quebec

Vacances gâchées en République dominicain­e

Des Hells Angels québécois ont été arrêtés et leur nouveau local de Santo Domingo risque d’être surveillé de plus près par les autorités.

- ÉRIC YVAN LEMAY ET FÉLIX SÉGUIN – Avec Andreavale­ria et Pascal Dugas Bourdon

Les Hells Angels québécois qui se la coulaient douce sous le chaud soleil de la République dominicain­e font l’objet d’une surveillan­ce de plus en plus serrée de la police. L’un des fondateurs du chapitre, Aurèle Brouillett­e, a été arrêté dans les derniers jours près de Puerto Plata.

L’homme de 69 ans est dans la mire des autorités nationales du contrôle de la drogue et de l’immigratio­n, selon les informatio­ns obtenues par notre Bureau d’enquête.

Le chapitre dominicain est pratiqueme­nt une extension du chapitre de Trois-rivières, dont faisait partie Aurèle Brouillett­e.

Il a été intercepté en compagnie d’un « prospect », Alexandre Landry, et d’une relation du club dominicain, Stéphane Richard. Ce dernier, un homme de Sept-îles âgé de 40 ans, faisait l’objet d’un mandat d’arrestatio­n au Québec pour une affaire d’extorsion.

L’un des hommes arrêtés portait une arme et ils font l’objet de vérificati­ons en lien avec leurs visas en territoire dominicain.

Brouillett­e a été relâché, hier, mais l’enquête suit son cours. Le Hells Angels est un habitué de l’île, où il passe la plupart de son temps.

DOUBLE CITOYENNET­É

Lors de l’opération Sharqc en 2009, il se trouvait en République dominicain­e avant de se rendre aux autorités ( voir infographi­e).

Il possède la double citoyennet­é. En 2008, il a participé avec Steve Rainville à la mise sur pied du premier club des Hells sur le territoire dominicain. Ils y sont parvenus en intégrant des membres du groupe local Los Barracos.

Le Journal s’était rendu à Cabarete en 2008 pour l’inaugurati­on d’un bunker rouge et blanc semblable à ceux qu’on trouvait à l’époque au Québec.

Les motards pouvaient profiter du fait que la police locale était totalement impuissant­e, voire complaisan­te, face à eux. Ils y côtoyaient des membres des Hells Angels de partout dans le monde sans être importunés.

SUIVIS DE PLUS PRÈS

La situation a changé dans les dernières années avec une plus grande collaborat­ion des autorités canadienne­s, notamment la GRC et la police dominicain­e.

En février 2019, la police locale a mis la main sur Daniel-andré Giroux, l’un des dix criminels les plus recherchés du Québec. Le Hells se terrait à Santo Domingo, où les motards possèdent un nouveau local après celui de Cabarete.

Il faut dire que la République dominicain­e est considérée comme l’une des portes d’entrée de la drogue provenant d’amérique du Sud. Elle est ensuite envoyée vers les États-unis, le Canada et même l’europe.

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PHOTOS COURTOISIE FACEBOOK Une photo du party organisé pour les dix ans du club en février 2019 à Santo Domingo en République dominicain­e. En mortaise, Aurèle Brouillett­e (à gauche) et Marvin Ouimet, du chapitre de Trois-rivières, qui a parrainé la création du club dominicain.
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Aurèle Brouillett­e est en vedette dans Le livre noir des Hells Angels

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