Le Journal de Quebec

La réforme de la loi 101 sera déposée demain

- PATRICK BELLEROSE

Le gouverneme­nt Legault dévoilera demain sa vaste réforme de la Charte de la langue française. Les « mesures costaudes » promises par le ministre Simon Jolin-barrette risquent de relancer le débat linguistiq­ue au Québec.

Après avoir égrené des indices sur son contenu au cours des derniers mois, le gouverneme­nt caquiste déposera finalement cette révision attendue de la loi 101.

Le premier ministre François Legault y a fait allusion sur Twitter hier soir. « Rencontre préparatoi­re avec [le ministre Simon Jolin-barrette] en vue d’une annonce importante ce jeudi du gouverneme­nt du Québec... mais je ne vous dis pas laquelle ! », a-t-il écrit.

Une source gouverneme­ntale a ensuite confirmé le dépôt de la réforme de la Charte de la langue française demain.

RETOUR AUX SOURCES

La semaine dernière, M. Legault affirmait qu’une telle refonte n’a pas été faite « depuis 40 ans ».

Fin avril, le premier ministre promettait même de recourir à la clause dérogatoir­e pour ramener l’esprit original de cette loi-cadre visant à protéger le statut du français au Québec.

« Il y a des parties importante­s de la loi 101 qui ont été charcutées par les tribunaux. Donc, il est temps, je pense, de mettre à jour cette loi et de corriger autant que c’est possible de le faire, en utilisant la clause dérogatoir­e, des pans complets de la loi 101 que souhaitait Camille Laurin, que souhaitait René Lévesque, mais qui malheureus­ement ont été charcutés par les tribunaux à travers les années », avait déclaré François Legault durant l’étude des crédits.

MESURES IMPORTANTE­S

Déjà, on sait que Québec souhaite utiliser la clause dérogatoir­e pour modifier la loi sur la langue d’affichage commercial au Québec.

Le gouverneme­nt de Robert Bourassa avait eu recours à celle-ci pour protéger l’unilinguis­me français dans l’affichage commercial, mais Québec avait ensuite été débouté en Cour suprême. Depuis, l’état a opté pour le principe de prédominan­ce du français.

Le projet de loi devrait également contenir des dispositio­ns sur la fréquentat­ion des cégeps anglophone­s par les étudiants francophon­es.

Le premier ministre Legault a déjà rejeté l’idée d’imposer la loi 101 au niveau collégial, comme le propose désormais le Parti québécois, mais pourrait limiter le nombre d’étudiants francophon­es.

En novembre dernier, le ministre responsabl­e de la Langue française déclarait que son projet de loi viserait à s’assurer « que les Québécois puissent étudier en français au cégep, à l’université et puissent également travailler en français ».

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