Des conseils municipaux en anglais
QUÉBEC | Au Québec, certains conseils municipaux se déroulent, en tout ou en partie, dans la langue de Shakespeare.
Dans l’arrondissement de Macnider de la Ville de Métissur-mer, au Bas-saint-laurent, la présidente, June Smith, mène ses séances en anglais. Des traductions sont fournies aux citoyens « sur demande », fait-elle valoir en entrevue.
Pourtant, le recensement de 2011 fait état de seulement 11,6 % de citoyens de langue anglaise dans le petit arrondissement. Mais June Smith explique que la population anglophone gonfle de façon importante l’été, quand les résidents temporaires du reste du Canada, d’angleterre et d’ailleurs dans le monde viennent occuper leurs résidences estivales.
VIVRE EN ANGLAIS
Sur l’île de Montréal, la Ville de Côte-saint-luc tient aussi l’essentiel de ses conseils municipaux in english only, que ce soit pour annoncer le report de la date pour payer les taxes municipales ou faire une mise à jour sur la situation de la COVID-19.
Outre quelques interventions, impossible pour un unilingue francophone de suivre le déroulement des travaux. La ville compte pourtant 33 % de francophones.
Mais son maire, Mitchell Brownstein, qui s’exprime très bien en français, estime que la majeure partie de sa population est bilingue. Il souligne également que ses citoyens ont choisi de vivre dans une ville où la vie sociale se déroule le plus souvent en anglais.
BILINGUISME
Dans d’autres municipalités, les séances sont menées dans les deux langues officielles, soit en traduisant, soit en alternant de l’une à l’autre.
Pourtant, le statut de ville bilingue ne concerne pas les assemblées publiques.
Cette situation inquiète le président du Mouvement Québec français. « C’est préoccupant pour les droits des francophones, mais aussi pour le droit des allophones à la francisation, dit Maxime Laporte. Et c’est inquiétant pour le statut du français comme langue officielle au Québec. »
Toutefois, l’avocat et militant estime qu’il n’existe pas, pour le moment, de « prise légale pour s’assurer que le français soit la langue commune » lors des débats municipaux.