Le Journal de Quebec

Des conseils municipaux en anglais

- PATRICK BELLEROSE

QUÉBEC | Au Québec, certains conseils municipaux se déroulent, en tout ou en partie, dans la langue de Shakespear­e.

Dans l’arrondisse­ment de Macnider de la Ville de Métissur-mer, au Bas-saint-laurent, la présidente, June Smith, mène ses séances en anglais. Des traduction­s sont fournies aux citoyens « sur demande », fait-elle valoir en entrevue.

Pourtant, le recensemen­t de 2011 fait état de seulement 11,6 % de citoyens de langue anglaise dans le petit arrondisse­ment. Mais June Smith explique que la population anglophone gonfle de façon importante l’été, quand les résidents temporaire­s du reste du Canada, d’angleterre et d’ailleurs dans le monde viennent occuper leurs résidences estivales.

VIVRE EN ANGLAIS

Sur l’île de Montréal, la Ville de Côte-saint-luc tient aussi l’essentiel de ses conseils municipaux in english only, que ce soit pour annoncer le report de la date pour payer les taxes municipale­s ou faire une mise à jour sur la situation de la COVID-19.

Outre quelques interventi­ons, impossible pour un unilingue francophon­e de suivre le déroulemen­t des travaux. La ville compte pourtant 33 % de francophon­es.

Mais son maire, Mitchell Brownstein, qui s’exprime très bien en français, estime que la majeure partie de sa population est bilingue. Il souligne également que ses citoyens ont choisi de vivre dans une ville où la vie sociale se déroule le plus souvent en anglais.

BILINGUISM­E

Dans d’autres municipali­tés, les séances sont menées dans les deux langues officielle­s, soit en traduisant, soit en alternant de l’une à l’autre.

Pourtant, le statut de ville bilingue ne concerne pas les assemblées publiques.

Cette situation inquiète le président du Mouvement Québec français. « C’est préoccupan­t pour les droits des francophon­es, mais aussi pour le droit des allophones à la francisati­on, dit Maxime Laporte. Et c’est inquiétant pour le statut du français comme langue officielle au Québec. »

Toutefois, l’avocat et militant estime qu’il n’existe pas, pour le moment, de « prise légale pour s’assurer que le français soit la langue commune » lors des débats municipaux.

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