Fitzgibbon suggère à Arcelormittal de donner aux syndiqués une plus grosse part du gâteau
Le ministre de l’économie Pierre Fitzgibbon suggère à Arcelormittal et à ses 2500 travailleurs en grève de faire preuve de « créativité » : il propose une rémunération basée sur les prix du fer pour dénouer l’impasse.
« Être créatif, ça veut dire prévoir une certaine variabilité dans la rémunération », a indiqué M. Fitzgibbon en entrevue avec Le Journal. Il cite en exemple l’entreprise Cascade, qui offre depuis longtemps une bonification variable aux employés.
« En haut du cycle, tout le monde en profite, et c’est normal. Et lorsqu’en bas du cycle, tout le monde se serre la ceinture », explique-t-il.
Près de 2500 travailleurs membres du syndicat des Métallos, affiliés à la FTQ, sont en grève depuis lundi soir. Ils travaillent entre autres dans les mines de Mont-wright et Fire-like ainsi que dans l’usine de bouletage de Port Cartier.
PRIX DU FER EN FORTE HAUSSE
Ce conflit de travail a lieu pendant que le prix du minerai de fer est au plus haut et qu’il dépasse maintenant les 200 $ US la tonne. Pour les minières, les profits ont bondi. Les syndiqués veulent également profiter de la manne.
« J’ai parlé à [Mapi Mobwano, président et chef de la direction d’arcelormittal Exploitation minière Canada] en fin de semaine, et je me suis permis de dire qu’on devait être créatif », a indiqué M. Fitzgibbon.
Il craint de voir ce conflit s’éterniser alors que la relance économique passe entre autres par le secteur minier.
« J’ai mentionné que les syndicats veulent avoir leur part du gâteau, ce qui est normal. Est-ce qu’il y a moyen d’avoir une approche non traditionnelle ? », se demande-t-il.
« Si j’ai un message à envoyer, ce que je dirais, c’est qu’il faut s’assurer d’une pérennité des opérations. C’est important d’avoir un environnement harmonieux », dit-il. Il souhaite que la famille Mittal, installée à Londres, voie « le Québec comme une terre fertile pour les investissements ». Il souligne également qu’arcelormittal a plusieurs projets d’investissement importants au Québec, et qu’il aimerait que ces projets se concrétisent. Il espère donc « un retour rapide à la table de négociation ».