Comment réagir quand le prix d’une maison explose d’un coup
Hier, Le Journal et TVA Nouvelles rapportaient que de plus en plus d’acheteurs de maisons neuves se plaignent de subir des retards de livraison et des augmentations de prix imprévues et parfois faramineuses, avant de déménager dans leur nouvelle propriété. Comment réagir quand on subit une telle situation ?
À l’association des consommateurs pour la qualité de la construction (ACQC), on rapporte des cas de constructeurs qui avertissent leurs clients, à deux jours de la passation chez le notaire, qu’ils ne peuvent livrer la maison à temps ou qu’il faudra payer 80 000 $ de plus…
On devine les complications quand on a réservé les déménageurs, mis fin au bail ou vendu la maison, inscrit les enfants à l’école du quartier ou atteint la limite de notre capacité d’emprunt. Quand on est dans une telle situation, comment réagir ?
En fait, l’industrie de la construction n’a jamais vu venir la crise actuelle. C’est pour cela que seulement le tiers des entrepreneurs prévoient une clause d’indexation ou d’ajustement de prix à leur contrat, selon François Bernier, vice-président principal affaires publiques à l’association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
LES CAS SE MULTIPLIENT
Depuis février, L’ACQC enregistre une hausse fulgurante de plaintes concernant les retards et, surtout, les hausses des coûts. Le directeur général, Marc-andré Harnois, évoque plusieurs dossiers de hausses de 25 000 $ à 40 000 $. « Notre record, c’est 135 000 $ pour une maison de 300 000 $ », dit-il.
« Un entrepreneur va appeler une première fois pour signifier un retard de quelques jours à quelques semaines, ajoute M. Harnois. Puis, le mois d’après, il signale un nouveau retard. » Il se demande si certains entrepreneurs lancent trop de chantiers ou font le pari d’attendre que les prix des matériaux redescendent, pour effectuer les travaux en accéléré…
Certes, un contrat est un contrat et, s’il n’est pas respecté, vous pouvez toujours poursuivre l’entrepreneur.
« C’est bien beau exiger une compensation, mais ça ne vous donne pas votre maison », commente M. Harnois. D’autant plus qu’engager un avocat coûtera plus de 10 000 $ et vous risquez d’attendre votre procès pendant deux ans…
COMMENT Y FAIRE FACE
Quelle est la meilleure manière de faire face à la situation ? En échangeant continuellement avec votre entrepreneur en construction.
Prenez le temps de visiter le chantier chaque semaine.
Et si vous pensez qu’il ne livrera pas votre maison à temps ou au prix convenu, discutez-en sans attendre avec lui. Des solutions pourraient émerger de ces échanges, comme de finir plus tard certaines composantes, même si vous habitez une maison en chantier. Au moins, vous ne serez pas à la rue.