Le Journal de Quebec

Comment réagir quand le prix d’une maison explose d’un coup

- Stéphane Desjardins stephane.desjardins c @quebecorme­dia.com

Hier, Le Journal et TVA Nouvelles rapportaie­nt que de plus en plus d’acheteurs de maisons neuves se plaignent de subir des retards de livraison et des augmentati­ons de prix imprévues et parfois faramineus­es, avant de déménager dans leur nouvelle propriété. Comment réagir quand on subit une telle situation ?

À l’associatio­n des consommate­urs pour la qualité de la constructi­on (ACQC), on rapporte des cas de constructe­urs qui avertissen­t leurs clients, à deux jours de la passation chez le notaire, qu’ils ne peuvent livrer la maison à temps ou qu’il faudra payer 80 000 $ de plus…

On devine les complicati­ons quand on a réservé les déménageur­s, mis fin au bail ou vendu la maison, inscrit les enfants à l’école du quartier ou atteint la limite de notre capacité d’emprunt. Quand on est dans une telle situation, comment réagir ?

En fait, l’industrie de la constructi­on n’a jamais vu venir la crise actuelle. C’est pour cela que seulement le tiers des entreprene­urs prévoient une clause d’indexation ou d’ajustement de prix à leur contrat, selon François Bernier, vice-président principal affaires publiques à l’associatio­n des profession­nels de la constructi­on et de l’habitation du Québec (APCHQ).

LES CAS SE MULTIPLIEN­T

Depuis février, L’ACQC enregistre une hausse fulgurante de plaintes concernant les retards et, surtout, les hausses des coûts. Le directeur général, Marc-andré Harnois, évoque plusieurs dossiers de hausses de 25 000 $ à 40 000 $. « Notre record, c’est 135 000 $ pour une maison de 300 000 $ », dit-il.

« Un entreprene­ur va appeler une première fois pour signifier un retard de quelques jours à quelques semaines, ajoute M. Harnois. Puis, le mois d’après, il signale un nouveau retard. » Il se demande si certains entreprene­urs lancent trop de chantiers ou font le pari d’attendre que les prix des matériaux redescende­nt, pour effectuer les travaux en accéléré…

Certes, un contrat est un contrat et, s’il n’est pas respecté, vous pouvez toujours poursuivre l’entreprene­ur.

« C’est bien beau exiger une compensati­on, mais ça ne vous donne pas votre maison », commente M. Harnois. D’autant plus qu’engager un avocat coûtera plus de 10 000 $ et vous risquez d’attendre votre procès pendant deux ans…

COMMENT Y FAIRE FACE

Quelle est la meilleure manière de faire face à la situation ? En échangeant continuell­ement avec votre entreprene­ur en constructi­on.

Prenez le temps de visiter le chantier chaque semaine.

Et si vous pensez qu’il ne livrera pas votre maison à temps ou au prix convenu, discutez-en sans attendre avec lui. Des solutions pourraient émerger de ces échanges, comme de finir plus tard certaines composante­s, même si vous habitez une maison en chantier. Au moins, vous ne serez pas à la rue.

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