Le Journal de Quebec

Les signaleurs routiers lancent un cri du coeur

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LE GUIDE DE L’AUTO | À l’approche de la saison des chantiers de constructi­on, un rappel du bon comporteme­nt des automobili­stes est de mise.

Pour en discuter à l’émission Le Guide de l’auto sur QUB radio, Antoine Joubert et Germain Goyer ont reçu Jean-françois Dionne, président de l’associatio­n des travailleu­rs en signalisat­ion routière du Québec (ATSRQ).

D’entrée de jeu, M. Dionne a avancé quelques chiffres démontrant les dangers auxquels sont exposés les signaleurs routiers sur les chantiers.

« En 2016, on avait 41 accidents déclarés à la CNESST. En 2020, on est tombés à 104 accidents », souligne-t-il, ajoutant qu’il est évident que ce ne sont pas tous les accidents qui sont officielle­ment déclarés.

Certains signaleurs sont même décédés dans l’exercice de leurs fonctions. C’est le cas de Pascal Cauchon, happé mortelleme­nt par un train routier, le 8 avril dernier, à Saint-cyrille-de-wendover.

COMPORTEME­NT EN CAUSE

Pour Jean-françois Dionne, il ne fait aucun doute que ce type d’accident pourrait facilement être évité.

« Il y a beaucoup de manque de courtoisie entre les automobili­stes et les signaleurs », juge-t-il.

Selon lui, trop de conducteur­s attendent le dernier moment avant de quitter la voie fermée à la circulatio­n, ce qui peut entraîner de graves conséquenc­es pour les signaleurs.

M. Dionne a d’ailleurs rappelé que la loi du corridor de sécurité obligeant les automobili­stes à changer de voie lorsqu’un véhicule est immobilisé sur l’accotement s’applique également aux véhicules des signaleurs routiers.

« Le problème, c’est qu’il n’y a jamais d’opération policière sur les chantiers. […] Si on avait la Sûreté du Québec sur nos chantiers qui intercepta­it tous les véhicules qui ne respectent pas la loi du corridor de sécurité, le message passerait », croit-il.

Le président de L’ATSRQ déplore un manque de personnel à la SQ pour expliquer cette absence de surveillan­ce policière.

La vitesse est également un facteur problémati­que qui vient s’ajouter à l’équation. « Le monde ne respecte pas [la limite de] 70 km/h », laisse tomber M. Dionne, pointant notamment du doigt les camions lourds.

« Les camionneur­s ne ralentisse­nt pas sur un chantier. Ça passe à côté de nous tellement vite que les cônes bougent », déplore-t-il.

SI C’ÉTAIT VOTRE FAMILLE ?

Bien que M. Dionne souhaite évidemment voir davantage de surveillan­ce policière sur les chantiers, il en appelle à la courtoisie et à l’empathie des automobili­stes pour régler cette situation préoccupan­te.

« Pensez donc que c’est quelqu’un de votre famille qui est en train de travailler à moins de 20 $ de l’heure […] On veut revenir à la maison avec notre boîte à lunch pour voir nos enfants, mais il y a 15 travailleu­rs depuis des années qui sont morts et qui ne sont jamais revenus », lance Jean-françois Dionne avec émotion.

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Pascal Cauchon a été happé
mortelleme­nt par un train routier.
Le 8 avril dernier, le signaleur routier Pascal Cauchon a été happé mortelleme­nt par un train routier.

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