Le Journal de Quebec

Lac Saint-jean, c’est l’heure de la ouananiche

- JULIEN CABANA julien.cabana@quebecorme­dia.com

À compter de vendredi, les amateurs de pêche à la ouananiche pourront se lancer à l’assaut au lac Saint-jean pour débusquer le trophée dont ils rêvent depuis des semaines. Il semble bien que les conditions actuelles laissent entrevoir que la saison devrait être excellente.

« On s’attend à une très grosse saison, si on se base sur les deux dernières saisons de pêche, d’expliquer le directeur général de la Corporatio­n de Lactivité Pêche Lac-saintJean (CLAP), M. Marc Archer.

« En 2019, la pêche a été excellente, et en 2020, nous avons enregistré la meilleure saison depuis les 25 dernières années. Même si la récolte a atteint les 11 000 ouananiche­s, il est remonté presque trois fois trop de ouananiche­s en rivière, si on tient compte du maximum à ne pas dépasser. Il faut que les éperlans soient au rendez-vous lorsque les jeunes reviennent dans le lac. L’an dernier, nous avons établi un niveau record d’abondance de ouananiche­s, à partir des données que nous recueillon­s sur le terrain. Cela augure donc très bien pour les pêcheurs parce que la ressource est là. Il faut maintenant espérer que les conditions de pêche vont être bonnes sur cet immense lac de 1000 kilomètres carrés. »

Notons que cette saison, le lac s’est libéré de ses glaces le 16 avril. C’était à deux jours près du record de 1945, alors que les glaces étaient disparues le 14 avril.

La situation actuelle est le fruit de tous les efforts consentis pour mieux connaître la ouananiche et sa façon de vivre.

« Nous avons établi un rapport direct entre la population d’éperlans qui vit dans le lac et la population de ouananiche­s, explique l’expert. Au début des années 2000, nous avons véritablem­ent eu un creux de vague, qui semblait se répéter tous les dix ans, selon les statistiqu­es. C’est en les relevant au fil des années que nous avons établi qu’il y avait le cycle prédateur/proie, dans le lac SaintJean, au même titre que le lynx et le lièvre. Donc, s’il y avait beaucoup d’éperlans dans le lac, il y avait beaucoup de ouananiche­s, aussi simple que cela. »

AIDER LA NATURE

Une fois que tout le système a été connu, il fallait savoir pourquoi la population d’éperlans connaissai­t autant de fluctuatio­ns.

« Le rapport direct entre les deux population­s étant établi, il fallait une solution. Il était difficile de croire que dans un lac d’une telle taille, on puisse manquer d’éperlans, d’expliquer l’expert. Le principe était simple. Il fallait fournir de l’éperlan aux ouananiche­s et le tour était joué. »

D’un autre côté, il fallait aussi mieux contrôler la population de ouananiche­s pour arriver à mieux balancer l’équilibre entre les deux.

« Une fois que tout a été clair, il a fallu prendre des décisions en assoupliss­ant la réglementa­tion pour augmenter le prélèvemen­t. On a ainsi ouvert la pêche plus tôt, augmenté les quotas, ouvert la pêche en rivières qui était fermée depuis plusieurs années. En même temps, nous avons commencé des aménagemen­ts pour augmenter la production d’éperlans dans le lac. Nous avons utilisé une technique d’élevage avec des incubateur­s, ce qui nous a permis de produire 75 millions de larves d’éperlans en quatre ans. Mais comme l’approvisio­nnement en oeufs devenait difficile, nous avons changé de tactique, nous avons commencé par trouver l’aire de reproducti­on dans le lac pour nous rentre compte qu’il y avait un problème. Nous avons dû aménager des frayères artificiel­les, qui ont donné un excellent résultat. »

L’éperlan est beaucoup plus abondant maintenant dans le lac Saint-jean.

POUR LA SAISON

Comme le printemps est arrivé beaucoup plus tôt, la pêche traditionn­elle des gens de Mashteuiat­sh devrait être terminée ou presque vendredi.

« La pêche traditionn­elle se fait dans leur zone réservée, dès que les glaces quittent la surface du lac. Avec le printemps que nous avons vécu, ils ont pu la pratiquer beaucoup plus tôt, un mois à l’avance, en fait, d’expliquer M. Archer. Comme ils pêchent environ 30 jours et qu’ils ont pu le faire dès la mi-avril, je crois que le périmètre protégé devrait être levé d’ici quelques jours. »

Tous les bons sites de pêche vont donc être très productifs très rapidement. Les autorités de la CLAP s’attendent à une très forte récolte. La limite de prises et de possession quotidienn­e demeure la même, soit trois ouananiche­s, sans limites de taille.

Rappelez-vous bien qu’en plus de votre permis de pêche du Québec, vous devez vous procurer une autorisati­on de pêcher de la CLAP pour pratiquer l’activité dans les eaux du lac Saint-jean, que ce soit en embarcatio­n ou à gué. Il y a des tarificati­ons journalièr­es pour un individu ou pour une famille.

Vous pouvez aussi vous procurer un droit de pêche annuel, individuel­lement ou en famille.

Pour vous la procurer, vous devez utiliser le site internet à l’adresse : www.claplacsai­ntjean.com. Vous pouvez aussi obtenir des informatio­ns par téléphone au 1 888

866-2527.

Pour les autres espèces disponible­s pour la pêche, comme le doré, la saison va débuter dans deux semaines, soit le 28 mai prochain.

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PHOTO COURTOISIE Certains pêcheurs chanceux comme Cédric Boucher arrivent à capturer de très belles ouananiche­s. Un poisson de cette taille est la preuve que l’espèce se porte très bien au Lac-saint-jean.
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