LEGAULT DÉÇU PAR LE CH
Le premier ministre montre du doigt Molson et Bergevin pour le manque de Québécois au sein de la formation
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Legault qualifie de « malheureuse » l’absence de Québécois dans la formation du Canadien et appelle à plus de sensibilité de la part de la haute direction sur cet enjeu.
« Je pense que ça commence par en haut, là, puis je pense que Geoff Molson puis Marc Bergevin doivent être sensibles au fait que les Québécois aiment ça voir des Québécois », a tranché hier le chef caquiste, grand amateur de hockey.
En réagissant à l’absence de joueurs de la Belle Province dans la formation du CH pour son match contre les Oilers d’edmonton lundi soir, une première dans les 112 ans d’histoire de l’équipe, il a évoqué l’impact qu’aurait un retour des Nordiques à Québec.
« Si un jour on a les Nordiques, il y aura peut-être une compétition à savoir qui a le plus de joueurs québécois. »
Même s’il s’en remet au bon vouloir des dirigeants de l’équipe, le premier ministre n’a pas caché sa déception.
« Je comprends que Phillip Danault est blessé, que Jonathan Drouin ne joue pas,
, y p de joueurs québécois [avec le Canadien], a-t-il dit. Il me semble que quand on regarde dans la Ligue nationale il y en a beaucoup. »
Cette saison, 33 Québécois ont joué au moins la moitié des matchs de leur club dans la LNH. C’est la moyenne des 10 dernières campagnes. À la fin des années 1990, il y en avait le double, soit environ 70.
Legault croit aussi « qu’un effort additionnel » aurait pu être fait au dernier repêchage par le Canadien pour sélectionner des joueurs originaires de la province.
Avec ses huit choix au repêchage en octobre dernier, le Tricolore n’avait sélectionné aucun Québécois, alors que 12 hockeyeurs d’ici ont trouvé preneur ailleurs dans la LNH.
UN EFFORT POUR LE PUBLIC
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, partage la déception du premier ministre.
« Il y a de nombreux jeunes québécois et montréalais talentueux qui aspirent à jouer dans la LNH. Les Canadiens doivent faire un effort supplémentaire pour aller les chercher. Pour leur public. Pour la métropole francophone d’amérique », a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Pour l’ancien jjoueur prprofessionnel maintenant député, Enrico Ciccone, la triste première de lundi doit plutôt mener à un éveil collectif sur les déboires du modèle de développement des hockeyeurs au Québec.
« C’est le résultat d’une problématique qui traîne depuis des dizaines d’années », dit-il en attribuant la responsabilité de cet échec à l’organisme Hockey Québec.
12 MOIS PAR ANNÉE
La « surspécialisation » des jeunes athlètes et la culture du hockey « 12 mois par année » doivent cesser, croit-il, afin de leur permettre de développer d’autres habiletés en bas âge.
Même si les décideurs politiques n’ont pas d’emprise sur la formation du CH, la ministre responsable des Sports, Isabelle Charest, pourrait s’asseoir avec les dirigeants de Hockey Québec afin de chercher les solutions qui s’offrent à eux pour améliorer le modèle québécois, croit Enrico Ciccone, qui a disputé 374 parties dans la LNH.
Invitée à réagir, la ministre a toutefois décliné nos demandes d’entrevue.
L’enjeu de la présence de joueurs québécois dans la formation du CH va au-delà de la responsabilité de la haute direction de l’équipe, selon le chef du Parti québécois, Paul St-pierre Plamondon.
« Ça soulève également la qualité ou le système de développement de joueurs de hockey au Québec. La ligue junior majeure du Québec est-elle un système de développement de joueurs adéquat ? » s’est-il questionné hier.
De petits pays comme la Finlande ou la Suède ont montré leur capacité de développer des joueurs d’élite, a-t-il fait remarquer.
« C’est des grosses entreprises, hein, ces affaires-là, là. Ce n’est pas du marché local, là. C’est des grosses entreprises, c’est des multinationales, c’est du gros argent », a déploré pour sa part la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.
6917 MATCHS
Amorcée le 19 janvier 1910, la séquence de parties avec au moins un patineur du Québec a pris fin au 6918e match de saison régulière du Canadien.
Samedi, l’entraîneur-chef Dominique Ducharme avait utilisé Alex Belzile, ce qui avait prolongé la série, mais celui-ci a été retranché au profit de l’ontarien Paul Byron lundi.