Réaffirmons notre fierté de parler français
Si on s’y mettait : c’est le titre d’une des bonnes chansons d’yvon Deschamps.
J’aimerais proposer ce slogan au peuple québécois, au lendemain du dépôt de la réforme Jolin-barrette de la loi 101.
Le gouvernement aura beau mettre toutes sortes de mesures en place, c’est à nous aussi de réaffirmer notre fierté de parler français.
#MADEINMONTREAL
Si on s’y mettait, de donner des titres en français à nos émissions ? Jamais je ne croirai qu’on n’est pas capables de trouver un autre titre que Le grand move pour la récente émission de Mariloup Wolfe.
Si on s’y mettait, en publicité, de miser sur le français ? Ai-je bien vu passer, récemment, un concours promettant au gagnant « un truck de cash » ?
Si on s’y mettait… de chasser les anglicismes de notre vocabulaire ? Annuler au lieu de canceller, planifier au lieu de céduler, admissible au lieu d’éligible…
Utiliser des mots anglais, je le fais, vous le faites, on le fait tous. Et quand mon mari truffe ses chroniques de mots anglais, ça me tape royalement sur les nerfs !
Si on s’y mettait, de voter avec notre portefeuille ? On est parfaitement capables de dire aux restaurants ou aux barbiers qui s’appellent Oyster Bar et
Barbershop qu’on trouve qu’ils manquent d’imagination…
Si Radio-canada s’y mettait, sur son site culinaire Mordu, et cessait de nous proposer des capsules « Pimp ta bouffe » ?
Si on s’y mettait, de questionner les commerces qu’on aime ? On pourrait leur demander pourquoi leur page d’accueil est en anglais par défaut ; pourquoi leur compte Instagram est en anglais avec, de temps en temps, une petite phrase en français ; pourquoi ils engagent des livreurs qui ne savent dire ni bonjour, ni merci, ni au revoir.
Si on s’y mettait, chers influenceurs et influenceuses, d’utiliser moins de mots-clics en anglais ? Quand tu es une vedette de télé d’ici, une chanteuse d’ici ou une vendeuse de bébelles locales, que ton public est francophone à 95 %, pourquoi écris-tu #buylocal, #locallymade, #ethicalfashion, #smallbusiness, #morningvibes, #springvibes, #feelinghappy, #madeinmontreal, #fashionstyle #girlpower et ? Si on s’y mettait… d’être nous aussi des influenceurs ? Au cours des dernières semaines, je me suis désabonnée de dizaines de comptes de commerces ou d’entreprises de chez nous qui s’obstinaient à communiquer avec leur clientèle en anglais ou en franglais. Je commençais gentiment, en leur demandant pourquoi ils ne s’adressaient pas à nous en français.
Mais quand je me fais répondre : « À Montréal, c’est bilingue » ou « Vous n’avez qu’à utiliser Google Translate », je me fâche.
C’est bien, ça m’a fait un beau ménage du printemps… Je m’excuse, mais quand tu es un fleuriste à Laval, tu n’es pas à Milwaukee ou à Manchester. La moindre des choses est que tu t’adresses aux gens qui fréquentent tes médias sociaux dans la langue de David Goudreault. Si ton commerce est sur le boulevard Saint-laurent, pourquoi te décris-tu comme : Montreal-based vegan bakery ?
Si on s’y mettait, collectivement, de mieux parler, de mieux défendre, de mieux protéger le français ?
On est capables ! Comme disait RBO il y a des années, dans son numéro sur les écoles de langue : « Y’a rien là, there is nothing there »...
On est capables !