Épidémie de COVID dans une mine
Une mine de fer du Nunavut, dans le Grand Nord, rapatrie ici ses 36 travailleurs infectés
Une évacuation médicale d’urgence s’est déroulée discrètement hier sous l’oeil nerveux des policiers à l’aéroport de Saint-hubert pour ramener 36 travailleurs infectés à la COVID-19 de la mine de fer de Baffinland, au Nunavut.
« Nous avons accueilli aujourd’hui 36 travailleurs miniers en provenance du nord du Canada qui sont infectés à la COVID-19 », a confirmé en soirée au Journal Martine Lesage, porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-centre.
« Au besoin, les personnes qui requièrent un niveau de soins plus élevé ou une hospitalisation pourront être amenées à l’hôpital Charles-lemoyne », a-t-elle ajouté.
Hier, la Santé publique n’a pu dire s’il s’agissait du fameux variant indien plus contagieux, mais la chaîne télé CBC a fait état de cas là-bas au début du mois.
« Ils ont été amenés dans la région par un avion nolisé, pour y passer leur période d’isolement et le cas échéant, y recevoir des services de santé qui ne peuvent être prodigués sur place », a poursuivi Martine Lesage, du CISSS.
Déjà aux prises avec une éclosion qui paralyse ses activités, la mine de fer Mary River de Baffinland, au Nunavut, pourrait mettre fin à ses activités l’an prochain en raison de problèmes financiers, selon Radio-canada.
OPÉRATION DÉLICATE
À 17 h 20, un avion de Chrono Aviation s’est posé, à l’abri des regards, sur le tarmac avec à son bord des travailleurs miniers de la Baffinland, propriété de The Energy and Minerals Group et Arcelormittal, selon son site web.
« D’ici la fin de cette semaine, nous aurons démobilisé plus de 65 % de nos effectifs dans le but d’arrêter la transmission du COVID-19 sur le site », a partagé la minière sur Facebook hier, en journée, en refusant cependant de dire au Journal combien de cas sont toujours actifs là-bas en ce moment.
Hier, avant l’arrivée des travailleurs infectés, une employée de l’aéroport se préparait in extremis à accueillir « un vol particulier d’évacuation médicale ».
Patrouilles de police, ambulances, autobus… fourmillaient sur le tarmac.
Quelques minutes après l’atterrissage, le vice-président du groupe Chrono Aviation, Dany Gagnon, a confirmé qu’un de ses avions avait été nolisé.
« Dans le Nord, ils sont extrêmement proactifs pour les rapatrier. Dans le Nunavut s’il y a une éclosion, il n’y a probablement pas le même nombre de médecins », a-t-il dit.
TRAVAILLEURS SOUS LE CHOC
Plus tôt en journée, la conjointe d’un travailleur minier s’est dite inquiète de les voir débarquer dans leur famille, alors que le nombre de cas explose dans la mine fermée temporairement en raison d’une éclosion majeure.
« C’est sûr que je suis inquiète parce que j’ai entendu dire qu’il y avait pas mal de variants, alors ça nous énerve pas mal. Ça oui », a-t-elle confié sous le couvert de l’anonymat.
« On nous dit aussi que les gars sont assez collés dans l’avion. Ça me stresse ça aussi », a-t-elle ajouté à bout de souffle, avant de retrouver son calme.
Durant leur isolement, les travailleurs seront logés à un endroit aménagé à cet effet, a indiqué hier la Santé publique. Toutes les mesures sanitaires seront prises : chambres individuelles, port d’équipement de protection pour le personnel gravitant autour des cas, surveillance 24/7, etc., a-t-on précisé.