Le Journal de Quebec

L’achat de Transat écarté

Pierre Karl Péladeau a décidé de se retirer du dossier

- OLIVIER BOURQUE

Le grand patron de Québecor, Pierre Karl Péladeau, qui avait déposé deux offres pour faire l’acquisitio­n de Transat se retire du dossier, a appris Le Journal.

En entrevue après l’assemblée des actionnair­es de l’entreprise, M. Péladeau a affirmé que l’actionnair­e principal Letko Brosseau souhaitait obtenir plus de 5 $ par action pour le voyagiste. « Je ne suis pas d’accord avec son appréciati­on », a-t-il affirmé, se montrant exaspéré par le dossier.

Or, Air Canada avait précisémen­t offert 5 $ par action pour acquérir le transporte­ur, une offre qui avait été qualifiée de « bonnes nouvelles » par un porte-parole de Letko Brosseau, en entrevue avec le Financial Post.

M. Péladeau avait déposé deux offres dans le passé pour faire l’acquisitio­n de Transat. « Et cela n’a jamais été présenté aux actionnair­es », s’est-il désolé.

« Je n’ai plus d’intérêt actuelleme­nt. Si je fais une nouvelle propositio­n, je sais que ça ne passera pas. Alors, à quoi ça sert d’en faire si on sait que le plus important actionnair­e va refuser ? » a-t-il affirmé.

BEAUCOUP D’INTÉRÊT AU DÉPART

M. Péladeau affirme que Transat avait capté son attention, une entreprise avec « une marque appréciée par les Québécois » qui a une impression « sympathiqu­e ».

Après coup, il soutient avoir démontré son intérêt à l’actionnair­e principal, Letko Brosseau, tout en prévenant qu’il était possible que le mariage entre Air Canada et Transat n’ait pas lieu en raison de problèmes reliés à la concurrenc­e.

C’est d’ailleurs pour cette raison que la transactio­n a été abandonnée en avril dernier par les autorités réglementa­ires européenne­s.

Outre M. Péladeau, les noms du transporte­ur albertain Westjet, détenu par la firme torontoise Onex, et du géant européen Air France KLM ont circulé comme repreneurs de Transat.

QUEL AVENIR POUR TRANSAT ?

En avril dernier, Ottawa est venu à la rescousse de Transat en lui permettant de disposer de 700 M$ de liquidités supplément­aires. Malgré tout, M. Péladeau se questionne sur la viabilité financière de Transat.

« Il y a des limites [à ce qu’on peut payer] ! Est-ce qu’il y aura un retour sur investisse­ment ? Quand tu es ponctionné de 500 millions $ de dette… ça ne disparaît pas comme cela du jour au lendemain. Il faut prendre cela en considérat­ion », a-t-il analysé.

Et d’autant plus que le secteur aérien peut demeurer exsangue dans les prochains mois, selon lui. « Est-ce que ça va repartir aussi vite qu’on le souhaite ? Ça reste un gros point d’interrogat­ion », pense-t-il.

Le titre de Transat a clôturé à 4,31 $, en baisse de 4,22 %. L’entreprise n’a pas souhaité commenter le retrait de M. Péladeau.

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PHOTOS COURTOISIE, CATHERINE PLEAU ET D’ARCHIVES, AGENCE QMI Pierre Karl Péladeau a déposé deux offres à titre personnel pour faire l’acquisitio­n de Transat. Toutefois, elles n’ont pas été présentées aux actionnair­es.

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