L’achat de Transat écarté
Pierre Karl Péladeau a décidé de se retirer du dossier
Le grand patron de Québecor, Pierre Karl Péladeau, qui avait déposé deux offres pour faire l’acquisition de Transat se retire du dossier, a appris Le Journal.
En entrevue après l’assemblée des actionnaires de l’entreprise, M. Péladeau a affirmé que l’actionnaire principal Letko Brosseau souhaitait obtenir plus de 5 $ par action pour le voyagiste. « Je ne suis pas d’accord avec son appréciation », a-t-il affirmé, se montrant exaspéré par le dossier.
Or, Air Canada avait précisément offert 5 $ par action pour acquérir le transporteur, une offre qui avait été qualifiée de « bonnes nouvelles » par un porte-parole de Letko Brosseau, en entrevue avec le Financial Post.
M. Péladeau avait déposé deux offres dans le passé pour faire l’acquisition de Transat. « Et cela n’a jamais été présenté aux actionnaires », s’est-il désolé.
« Je n’ai plus d’intérêt actuellement. Si je fais une nouvelle proposition, je sais que ça ne passera pas. Alors, à quoi ça sert d’en faire si on sait que le plus important actionnaire va refuser ? » a-t-il affirmé.
BEAUCOUP D’INTÉRÊT AU DÉPART
M. Péladeau affirme que Transat avait capté son attention, une entreprise avec « une marque appréciée par les Québécois » qui a une impression « sympathique ».
Après coup, il soutient avoir démontré son intérêt à l’actionnaire principal, Letko Brosseau, tout en prévenant qu’il était possible que le mariage entre Air Canada et Transat n’ait pas lieu en raison de problèmes reliés à la concurrence.
C’est d’ailleurs pour cette raison que la transaction a été abandonnée en avril dernier par les autorités réglementaires européennes.
Outre M. Péladeau, les noms du transporteur albertain Westjet, détenu par la firme torontoise Onex, et du géant européen Air France KLM ont circulé comme repreneurs de Transat.
QUEL AVENIR POUR TRANSAT ?
En avril dernier, Ottawa est venu à la rescousse de Transat en lui permettant de disposer de 700 M$ de liquidités supplémentaires. Malgré tout, M. Péladeau se questionne sur la viabilité financière de Transat.
« Il y a des limites [à ce qu’on peut payer] ! Est-ce qu’il y aura un retour sur investissement ? Quand tu es ponctionné de 500 millions $ de dette… ça ne disparaît pas comme cela du jour au lendemain. Il faut prendre cela en considération », a-t-il analysé.
Et d’autant plus que le secteur aérien peut demeurer exsangue dans les prochains mois, selon lui. « Est-ce que ça va repartir aussi vite qu’on le souhaite ? Ça reste un gros point d’interrogation », pense-t-il.
Le titre de Transat a clôturé à 4,31 $, en baisse de 4,22 %. L’entreprise n’a pas souhaité commenter le retrait de M. Péladeau.