Le courtier Mathieu Joncas voulait exclusivement des clients de Desjardins
Le courtier Mathieu Joncas, suspect dans le dossier du vol de données chez Desjardins, souhaitait mettre la main sur une liste de clients avec des prêts hypothécaires provenant exclusivement de la coopérative de Lévis.
Hier, Mathieu Joncas a comparu devant le Comité de discipline de l’organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du
Québec (OACIQ). Il est visé par deux plaintes, dont l’une pour avoir acheté une liste de clients potentiels comportant des renseignements confidentiels.
Lors de son témoignage, le courtier hypothécaire de Québec, qui est en arrêt de travail, a admis avoir reçu, dans un premier temps, une liste d’échantillons avec des noms de Jean-loup Leullier Masse, autre suspect dans ce dossier.
C’est par la suite qu’il lui aurait acheté des données de clients potentiels. Certains de ces documents auraient été détruits après leur utilisation, a-t-il raconté.
Le suspect aurait déboursé « 1 $ » pour acheter les 50000 premiers noms et « 40 cents » pour chaque autre, apprenait-on en début de semaine. Il aurait obtenu environ 200000 noms.
VILLES ET SECTEURS « CIBLÉS »
Mathieu Joncas a confirmé avoir demandé à Jean-loup Leullier Masse de respecter certains critères pour les clients. Des villes ou des secteurs ont été ciblés et ces personnes devaient avoir un prêt hypothécaire chez Desjardins.
Celui qui possède aussi une compagnie de marketing pour de la sollicitation a affirmé que rien ne lui paraissait anormal dans les renseignements fournis.
Il a raconté avoir « ciblé » des clients du Mouvement, car cette organisation est présente en région, où il y a peu de concurrence, et que la coopérative offrirait des taux moins concurrentiels que d’autres banques.
Il s’agit d’éléments qui n’auraient toutefois pas été révélés lors de ses interrogatoires dans le cadre de l’enquête de L’OACIQ dans ce dossier.
« Moi, ce que j’avais besoin [sic], c’était un nom, une adresse, un numéro de téléphone d’un propriétaire dans des secteurs déterminés et provenant d’une institution financière déterminée », a-t-il énuméré, hier.
Rappelons que la deuxième plainte de L’OACIQ envers Mathieu Joncas concerne un possible conflit d’intérêts entre ses rôles dans son agence de courtage hypothécaire et au sein de sa compagnie de prêts privés.
Par ailleurs, hier, le Comité a levé l’ordonnance de non-publication « temporaire » de l’identité de certains témoins dans le dossier de Mathieu Joncas.
Deux des trois courtiers visés avaient fait part en personne, mercredi, des préjudices que pourrait avoir la divulgation de leur nom sur leur carrière.