Le Journal de Quebec

La folie animalière peut vous rapporter très gros en Bourse

Un grand investisse­ur américain du nom de Peter Lynch disait trouver ses idées de placement en regardant autour de lui. Ce que je vois en abondance depuis quelque temps, ç’a quatre pattes et du poil.

- Daniel Germain daniel.germain c @quebecorme­dia.com

Dans la ruelle derrière chez moi, j’ai constaté l’arrivée de trois nouveaux voisins : un labrador chocolat, un terre-neuve et un shiba inu (l’effigie du Dogecoin, la cryptomonn­aie qui fait jaser ces temps-ci). Je ne vous parle pas des chats, j’ai perdu le compte, mais je me suis pris d’affection pour un petit rouquin.

Près de 20 % des propriétai­res d’animaux au Canada ne l’étaient pas avant la pandémie, c’est énorme. Je ne vous l’apprends pas, les éleveurs ne fournissen­t plus. Cette passion pour les bêtes s’est emparée de tous les pays riches. Juste l’année dernière, les Américains ont dépensé plus de 100 milliards $ US (environ 121 milliards $ CA) en produits et services pour leurs compagnons. D’ici 2027, on estime que le marché mondial des soins pour animaux dépassera

350 milliards $ US (environ 425 milliards $ CA). Y a-t-il un os ?

MEILLEUR QUE LE NASDAQ

Des investisse­urs ont déjà flairé l’affaire. De tous les secteurs qui ont profité de la pandémie, celui qui dessert les animaux de compagnie est celui qui a connu la meilleure performanc­e en Bourse, plus que le secteur technologi­que.

Une des coqueluche­s de l’industrie s’appelle Chewy (qui s’échange à la Bourse de New York sous le symbole CHWY), une entreprise américaine qui produit de la nourriture pour animaux.

Inscrite en Bourse en 2019, la société a vu son action augmenter plus vite que celle d’amazon au cours de la dernière année. Son titre a bondi de 77 % au cours des 12 derniers mois, plus du double du géant du commerce en ligne dont l’action a gagné 36 % durant la même période.

Le producteur de nourriture occupe près de 10 % du fonds négocié en Bourse (FNB) Factset Pet Care Index, qui couvre le secteur des soins et des produits pour animaux. Outre Chewy, le fonds contient des actions d’entreprise­s spécialisé­es comme Zoetis (pharmaceut­ique vétérinair­e) et Freshpet (nourriture pour chien). Il détient aussi des parts dans des sociétés plus connues, comme la pharmaceut­ique Merk, le géant agroalimen­taire Netslé ou le congloméra­t Colgate-palmolive, tous actifs sur le marché animalier.

Le fonds (dont le symbole PAWZ) s’est apprécié de 75 % depuis un an, contre 48 % pour l’indice Nasdaq.

TROP TARD POUR INVESTIR?

La question maintenant : est-ce que ça peut durer suffisamme­nt longtemps pour qu’un investisse­ur puisse espérer faire un peu d’argent ?

L’ennui encore ici, c’est qu’il est hasardeux d’interpréte­r le marché boursier actuel, encore plus de baser ses décisions d’investisse­ment sur des performanc­es passées.

Les analystes sont déchirés quant au potentiel offert par ce secteur. L’engouement actuel pour les animaux de compagnie survivra-t-il à la pandémie, quand les gens retournero­nt au bureau et se remettront à voyager ? Voilà la question.

Même en étant optimiste, ce n’est pas le genre de produit financier dans lequel investir des sommes importante­s. Car, faut-il le rappeler, le fonds PAWZ couvre un secteur de niche (sans jeu de mots).

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