Une société américaine de taxi aérien veut créer 2000 emplois ici
Elle est actuellement à la recherche d’espaces industriels pour implanter son usine
Une société texane, spécialisée dans la conception d’une nouvelle génération d’aéronefs à décollage et atterrissage verticaux, s’apprête à implanter ses activités de conception et de fabrication dans la région de Montréal et y créer, ce faisant, jusqu’à 2000 emplois.
C’est du moins l’intention qu’a communiquée cette semaine la direction Jaunt Air Mobility, de Dallas au Texas, au cours d’un entretien exclusif avec Le Journal. Pour mener ce projet, l’entreprise vient d’ailleurs de s’adjoindre les services d’un vieux routier de l’aéronautique au Québec.
« Il y a peu de lieux dans le monde où l’on trouve un écosystème aéronautique aussi important, et d’autre part, la volonté politique de faire sa marque dans l’électrification des transports, explique son nouveau président, Éric Côté. C’est cette combinaison qui a convaincu la direction américaine de s’implanter au Canada. »
Jaunt Air a acheté il y a deux ans la propriété intellectuelle d’un ensemble de rotors à propulsion électrique développés par Carter Aviation, de Wichita.
Avec cette technologie en poche, elle a mis au point un avion à propulsion électrique, qui vole comme un avion et décolle à la verticale comme un hélicoptère.
Son autonomie de vol atteint les 125 km et sa vitesse les 280 km/h.
Outre la livraison de colis, le transport d’urgence, et des tâches militaires, on le juge parfait pour combler le marché en émergence du taxi aérien.
COURSE CONTRE LA MONTRE
On estime que ce marché atteindra les 5,7 milliards $ US aux États-unis d’ici 2030 et nécessitera plus de 15 000 appareils en 2030. Un des principaux contributeurs à l’expansion de ce type de transport est bien sûr Uber Elevate.
« C’est une course contre la montre, explique M. Côté, un ancien de Bombardier et du Groupe Soucy. Pas moins de 125 entreprises y prennent part, et, selon des experts, Jaunt Air fait partie du top 5. C’est à celui qui réussira à obtenir ses certifications en premier. »
À cet égard, Transport Canada, moins sollicité que la FAA, risque de lui être utile.
2000 EMPLOIS EN 2026
L’entreprise évite de préciser la taille de ses investissements à venir. Elle se contente de parler de « plusieurs centaines de millions de $ ». Des discussions sont en cours avec les gouvernements, mais aucune aide n’a encore été annoncée.
L’entreprise est à la recherche d’un espace industriel d’environ 700 000 pi2 dans la région de Montréal. Des embauches viendront ensuite.
Si tout va bien, la production débutera en 2023 avec quelques centaines d’employés dont le nombre se hausserait rapidement à 2000 en 2026. Sa cadence de production avoisinerait alors les 2000 aéronefs par année.