Le Journal de Quebec

COUPDECOEU­R COSTARICAI­N

Le Cerro Chirripo a séduit François-guy Thivierge, au Costa Rica

- Stéphane Cadorette l Scadorette­jdq

Il y a les expédition­s extrêmes et celles où il fait bon de simplement s’imprégner du décor pour en capter toute la beauté. C’est dans cet état d’esprit serein que l’alpiniste François-guy Thivierge a coché le Cerro Chirripo de sa liste des 55 montagnes à gravir en 55 mois, lui qui est tombé sous le charme du volcan et du joyau naturel de l’amérique centrale, au Costa Rica. C’était avant la pandémie et le retour dans le temps fait aujourd’hui rêver plus que jamais.

Pour un alpiniste aguerri comme Thivierge, le Chirripo n’est pas considéré au rang de grand défi athlétique, même si l’ascension demande néanmoins une bonne forme physique. Après tout, pour atteindre le camp 1, à une hauteur de près de 3500 m, il faut d’abord se farcir une promenade d’une quinzaine de kilomètres. De là, pour atteindre le sommet à une altitude de 3820 m, puis redescendr­e jusqu’à la base de la montagne, il faut ajouter une autre balade de 25 km. Bref, beaucoup de millage que le grimpeur de Québec s’est tapé en deux jours.

« Normalemen­t, l’ascension se fait en deux à trois jours. On était dans une lancée des plus hauts sommets de l’amérique centrale et le Chirripo s’imposait. C’est un peu comme le Tajumulco, qu’on venait de faire, en termes d’accessibil­ité pour les randonneur­s. C’est une montagne bien encadrée par la mer des Caraïbes et l’océan Pacifique », ajoute-t-il.

DANS LES NUAGES

Le plan était d’attaquer la montée du camp jusqu’au sommet en pleine nuit, question de pouvoir savourer un grandiose lever de soleil en direct du toit de la montagne.

Mais entre la théorie et la pratique, la nature impose parfois sa propre volonté.

« Malheureus­ement, on s’est pointé en haut au travers de nuages gorgés d’eau, ce qui ne donnait pas une bonne visibilité. Comme quoi le sommet, ce n’est pas toujours la photo de carte postale ! » rigole Thivierge.

Pour cet amant invétéré de la nature, tout n’était cependant pas perdu, loin de là.

« En redescenda­nt, j’ai vécu le plus beau spectacle de ma vie quand un double arc-en-ciel s’est dressé devant nous. C’est comme si les dieux de la montagne me faisaient un cadeau en m’ouvrant le ciel. J’allais là en m’attendant à prendre des photos grandioses au sommet, mais la vie m’a offert complèteme­nt autre chose », lance le passionné, l’émotion dans la voix.

COUP DE FOUDRE

L’unique regret de Thivierge réside plutôt dans le fait qu’il n’aura fait qu’embrasser du bout des lèvres le Costa Rica, lors d’une étreinte trop brève.

« Il s’agit d’un pays où je veux retourner pour explorer tout au peigne fin. C’est passé bien trop vite en raison de nos contrainte­s de temps. Je veux vraiment le revivre pour le simple plaisir de voyager. Il y règne une très belle culture. C’est un pays coup de coeur pour la beauté des paysages et le choix des activités à pratiquer », salive le grand voyageur.

DEUXIÈME PARTIE EXPLOSIVE

Après cette agréable mise en bouche, Thivierge et ses compagnons ont choisi d’épicer le reste du menu en Amérique centrale avec l’ascension du Mogoton, à la frontière du Nicaragua et du Honduras.

Pour atteindre le sommet à 2107 m en toute sécurité, il faut s’assurer de ne pas sortir des sentiers battus, au sens propre comme au figuré. Après la révolution locale dans les années 1970, l’armée y a installé bon nombre de mines antiperson­nel pour bien démarquer la frontière.

« C’était déjà toute une expédition juste pour trouver le point de départ, car on pense que nous sommes les premiers à avoir fait l’ascension sans guide. Il fallait suivre un sentier marqué par des points GPS. Même au sommet, tu dois te méfier de toujours piler où il y a déjà eu des pas. Je n’ai jamais marché les fesses aussi serrées! « Je ne compte pas cette montagne dans ma liste de 55, mais elle m’a permis d’atteindre cinq sommets de l’amérique centrale en 10 jours. Le but de ce projet n’est pas juste d’aller chercher des trophées, mais aussi des expérience­s et de les partager », conclut Thivierge.

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comme dans son ancienne vie
prépandémi­e.
PHOTO COURTOISIE L’aventurier rêve déjà de repartir la tête dans les nuages, comme dans son ancienne vie prépandémi­e.
 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? 1. L’alpiniste de renom a pu savourer quelques moments de détente, notamment lorsqu’un arc-en-ciel a égayé sa journée. 2. Le décor dans le secteur du Cerro Chirripo est vite devenu un coup de coeur personnel pour François-guy Thivierge. 3. C’est flanqué de son partenaire Desjardins que François-guy Thivierge a atteint le sommet du Cerro Chirripo.
PHOTOS COURTOISIE 1. L’alpiniste de renom a pu savourer quelques moments de détente, notamment lorsqu’un arc-en-ciel a égayé sa journée. 2. Le décor dans le secteur du Cerro Chirripo est vite devenu un coup de coeur personnel pour François-guy Thivierge. 3. C’est flanqué de son partenaire Desjardins que François-guy Thivierge a atteint le sommet du Cerro Chirripo.
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